Un câlin très très chaud en petite tenue, un torse musclé sur lequel le regard s'attarde, des caresses sur la bouche et les tétons, des baisers déposés au rouge à lèvres sur tout le corps... Le nouveau clip de Bilal Hassani, Marathon, quatrième titre de son album Théorème, met en scène une romance des plus torrides entre le jeune chanteur de 23 ans et l'ancienne pornstar gay François Sagat. Flamboyant.
Un clip qui tutoie l'érotisme en multipliant notamment diverses positions sulfureuses adoptées par les deux interprètes au sein d'une chambre d'hôtel. Enlacements au gré desquels Bilal Hassani arbore fièrement une culotte mais également des talons aiguilles.
Et cela n'a pas manqué, Bilal Hassani est la cible des commentaires les plus réacs et homophobes. Le clip réalisé par Alexis Langlois, qui a suscité plus de 900 commentaires sur YouTube, dont une grande quantité de soutiens et de bravos, a malheureusement généré en parallèle une abondance de jugements et de critiques en tout genre.
Les commentaires engendrés par le posts Instagram du chanteur à propos du clip, s'affichant auprès de François Sagat, sont effectivement affligeants. Florilège : "C'est très osé et vulgaire", "La fin du monde approche", "Dommage, tu portais de belles valeurs, les jeunes pouvaient s'identifier, maintenant c'est le contraire", "Malaisant. On dirait un vieux porno cheap", "On appelle ça partir en vrille complètement...". N'en jetez plus.
Autant de messages très moralistes qui démontrent la réussite de ce clip provoc'. Car que reproche-t-on à Bilal Hassani ? D'être "vulgaire", de proposer un contenu sexy, à la sensualité décomplexée. En somme, de faire évoluer son image en mettant en scène son corps très librement... Ce qu'il a pour le coup toujours fait. On douterait que des commentaires aussi virulents fusent si Bilal Hassani utilisait une imagerie hétéronormée conventionnelle. Or, ce clip est délibérément queer et se joue avec facétie des codes du genre. Et le chanteur se réapproprie les signes d'une féminité sulfureuse, tout en nous racontant une romance gay. De quoi en troubler beaucoup.
Quant aux accusations de "vulgarité", elles sont courantes lorsque des artistes mettent en scène leur sexualité dans un but artistique et libérateur. On pense à WAP de Cardi B et Megan Thee Stallion (2020), clip portée par les deux rappeuses, valorisant une imagerie frontale et exacerbée, hypersexuelle et intensément badass.
Toujours est-il que Bilal a suscité l'enthousiasme de la presse queer. Le magazine des cultures LGBTQ Têtu nous l'assure ainsi : "Aucune sortie ne devrait cette semaine être aussi gay que celle-ci. Sensualité et bestialité sont les maîtres-mots de cette vidéo délicieusement provocante". Le média, qui compare Bilal à Britney Spears, voit surtout là un virage "sexy" pour l'ex-représentant de la France à l'Eurovision qui chercherait "à toucher un nouveau public".
"C'est très osé, mais j'aime bien", "Tu n'aurais pas pu faire mieux pour en mettre en valeur cette chanson. Vous êtes magnifiques François et toi", "J'adore ! Même si nous savons que ça ne va jamais passer sur les chaînes françaises", se sont enthousiasmés les fans sur YouTube. D'aucuns associent même un mot à ce clip : "slay". Un terme très employé dans l'émission RuPaul Drag Race, et qui signifie simplement : "ça déchire".