Avant Kamala Khan, la super-héroïne musulmane imaginée par Marvel, il y avait Burka Avenger. Ce personnage de dessin animé créé en 2013 se bat contre le sexisme et pour l'éducation, en particulier des filles. Comme tous les super-héros, Burka Avenger possède une double identité : à la ville, elle s'appelle Jiya, et exerce le métier de professeurs. Mais la nuit, elle enfile non pas une cape rouge mais une burqa noire afin de lutter contre l'obscurantisme. Ses armes ? Celles d'un prof, soit des livres et des crayons, qu'elle jette à la figure de ses ennemis pour les terrasser.
Ce n'est pas un hasard, ce dessin animé vient du Pakistan, la patrie de Malala Yousafzaï, prix Nobel de la paix en 2014 en raison de son combat pour l'éducation des filles. Pour rappel, le Pakistan est arrivé avant-dernier au classement en termes d'égalité hommes-femmes du Forum économique mondial l'an dernier. Burka Avenger s'apprête d'ailleurs à déferler sur l'Inde, un autre pays où les femmes sont opprimées. Elle passera sur une chaîne destinée au divertissement et à l'éducation.
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L'histoire de Jiya ressemble à celle de tous les super-héros : elle mène une vie normale jusqu'au jour où les talibans décident de fermer une école. Cet événement est l'élément déclencheur qui encourage la jeune femme à endosser le rôle de justicière voilée pour aller à la rescousse des écoliers en détresse. Outre l'accès à l'éducation, la série aborde des sujets comme la vaccination dans le cadre de la lutte contre la polio afin d'éveiller les consciences. Au Pakistan, des militants anti-vaccination ont ainsi assassiné en mars 2014 une femme qui avait tenté de faire vacciner ses cinq enfants contre la polio.
Ce qu'il y a de plus intéressant dans cette série, c'est qu'elle transforme la burqa, que Jiya ne porte que la nuit, lorsqu'elle endosse l'identité de Burka Avenger, en un symbole d'émancipation féminine. Un traitement moderne qui est sans nul doute une des clefs du succès de ce dessin animé qui a reçu de nombreux prix depuis sa création. Vive Jiya !