À Ruffec en Charente, le maire de la commune a décidé de lutter contre les impayés en cantine. Et pour y parvenir, Bernard Charbonneau a inventé un nouveau concept. À l’entrée d’une cantine scolaire de cette bourgade de 5 000 habitants, un écran numérique affiche des oursons verts, bleus ou rouges. Accolés aux noms des élèves, ils indiquent si leurs parents ont réglé à l’avance les repas (vert), si le compte est proche de zéro (bleu) ou si la carte est vide (rouge). En effet, à Ruffec, les familles sont tenues d’anticiper leur règlement avant le 20 de chaque mois.
Une mesure jugée « discriminatoire » par les associations de parents d’élèves. « Cet écran est à la vue de tout le monde. Les élèves mais aussi le personnel de cantine, celui du nettoyage, les enseignants peuvent le voir alors que cela devrait être confidentiel, regrette, dans les colonnes du Parisien, Christine Glangetas, secrétaire de la FCPE. Et d’ajouter : « Il y a une stigmatisation des gamins. Au début du mois, une institutrice a même trouvé un enfant en pleurs dans la cour, le midi, parce que son nounours était rouge et qu’il ne savait pas s’il pouvait aller manger.»
Bernard Charbonneau a, pour sa part, reconnu avoir commis une maladresse. « J’avoue que je n’ai pas été conscient des problèmes que cela pouvait poser, s’excuse-t-il. Avec les élus de tout bord politique de la communauté de communes, nous avons voulu stopper les impayés qui atteignaient 56 000 euros en janvier 2010. »
Mais ce n’est pas la première fois que des maires font peser sur les enfants les retards de paiement des adultes. À la rentrée scolaire, en Loire-Atlantique, des collégiens avaient ainsi été privés de livres pour impayés de cantine. Quoi qu’il en soit, le maire de Ruffec promet que le système sera prochainement modifié et que tous les nounours auront désormais la même couleur… bleue.
Crédit photo : Pixland
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