Catherine Tasca : Ce dispositif fait partie du projet de loi visant à réduire la précarité dans l'administration, il crée, sur le même principe que la loi Copé-Zimmerman de janvier 2011, un quota en faveur de la parité des sexes dans la haute fonction publique, qui va s’instaurer progressivement, pour atteindre 40% de femmes en 2018. En effet les femmes sont majoritaires (60%) dans la fonction publique, mais ne sont que 14% à occuper des emplois de cadres dirigeants et 24% des postes de cadres supérieurs. C’est une question très importante qui méritait d’être abordée depuis longtemps.
C. T. : L’histoire est éloquente sur cette question. En politique, il a fallu la loi sur la parité de juin 2000 pour que les listes bougent, et encore, nous sommes loin du compte. Actuellement, rien n’oblige à réserver des postes dans l'administration pour les hommes, pourtant ils sont majoritairement nommés. Je pense qu’il n'y a aucune chance pour que ce genre de réflexe sexiste se défasse spontanément. Les hommes ont toujours tenu les rênes du pouvoir à tous les niveaux, mais aujourd’hui des femmes formées et compétentes sont là et il n’y a aucune raison pour qu’elles ne soient pas promues.
C. T. : Pour toutes les mères de famille qui travaillent, il faudrait conforter l’accès au congé parental en assurant sa prise en charge financière. Il faudrait à l’évidence développer une politique de la petite enfance pour offrir beaucoup plus de capacités d’accueil en crèches. Enfin, et ce serait une petite révolution culturelle, il faudrait que l’organisation même du travail [réunions, conseils d’administration] change en profondeur, les hommes accordant plus de temps aux déjeuners et ne tenant pas compte des horaires en fin de journée.
Quotas de femmes chez les hauts fonctionnaires : « L'Etat doit être exemplaire »
Quotas : 30% de femmes aux postes de décision d’ici 2015
Royaume-Uni : oui aux femmes dans les CA, non aux quotas
Place aux femmes au Forum économique mondial de Davos
Femmes dans les conseils d’administration : la loi à l’Assemblée nationale