Les femmes étrangères qui, par milliers, rejoignent les rangs de Daech en Irak ou en Syrie pour épouser un combattant, n'ont pas dans l'esprit de l'organisation terroriste pour seule fonction de satisfaire les désirs de leur époux. Elles seraient mêmes, selon un article glaçant du Parisien , la pierre angulaire du nouveau projet de l'EI : donner naissance à un véritable califat en engendrant une nouvelle génération de combattants, biberonnés depuis leur naissance à l'idéologie djihadiste.
Le rôle des "couveuses" de Daech
Dans ce projet, les femmes européennes qui quittent leur pays pour rejoindre Daech jouent donc un rôle essentiel. Dès leur arrivée en Syrie et en Irak, elles sont mariées à l'un des 60 000 combattants de l'organisation djihadiste, dans un seul et unique but : leur donner le plus rapidement possible des enfants. "Lorsqu'une célibataire arrive, elle est intégralement prise en charge par l'EI, qui la met en relation avec des combattants, comme le ferait une agence matrimoniale", précise une source des renseignements au Parisien.
Selon la chercheuse Audrey Alexander de l'université George Washington, citée par Slate , les étrangères représentent 10 à 15% des effectifs de Daech. Arrivées au Califat, elles sont immédiatement mariées à un soldat et n'ont alors plus qu'une mission : enfanter. "Elles vivent dans des phalanstères (des communautés, ndlr), explique l'expert au Parisien. Leurs combattants de maris les rejoignent quand ils peuvent. Au bout d'un an à dix-huit mois maximum, il faut qu'elles aient un enfant."
En donnant naissance à des enfants nés sur le territoire que l'EI contrôle, les "femmes de Daech" grossissent les rangs de ses futurs combattants. Dès leur plus jeune âge, les enfants sont endoctrinés dans des écoles coraniques ou des "centres de loisirs" où on leur apprend à honnir les valeurs de l'Occident et le maniement des armes. "Contrairement aux nazis (qui avaient créent le projet Lebensborn en 1935, ndlr), ils ne cherchent pas la pureté ethnique mais spirituelle. Ils veulent enfanter une génération de bons radicaux, très pieux", explique une source du renseignement.
Une vidéo, diffusée par l'émission Frontline sur la chaîne américaine PBS et relayée par Slate, corrobore ses propos. Réalisée auprès d'une branche afghane de l'État islamique, on y voit des enfants – filles et garçons – âgés de 4 à 10 ans environ, en salle de classe. Un "maître", membre de Daech, leur apprend sommairement le concept de "djihad" avant de leur apprendre à faire la différence entre une kalachnikov et une arme de poing.