« A 19 ans, j’intègre l’armée avec un BEP maintenance de véhicule automobile. J’y reste pendant 6 ans mais je préfère changer de carrière à cause des missions extérieures trop fatigantes. On me propose une formation d’ambulancière que j’accepte tout de suite. Après quatre mois et demi de cours théoriques et pratiques, j’effectue un stage découverte de 140 heures, qui me conforte dans mon choix, et obtiens mon diplôme d’Etat. Je suis ensuite affectée aux ambulances Jussieu à Versailles, par chance à côté de chez moi. »
« Le plus éreintant dans ce métier, c’est de ne pas avoir de journée type et surtout d’horaires fixes. Tous les soirs, je reçois mon planning pour le lendemain. En général, je commence à 7h30, l’amplitude du travail variant de 10 à 12h, je rentre souvent chez moi vers 21h, pas facile pour bien tenir sa maison ou sortir le soir. Je dois aussi travailler un week-end par mois, parfois deux. Au total, je travaille 250 heures par mois et il m’est arrivé de faire 70 heures en trois jours… Il faut avoir un moral et un physique en acier. Soulever les personnes, pousser le brancard, anticiper les besoins des patients, conduire prudemment mais rapidement, effectuer un bilan clinique et remplir les annexes destinées aux médecins : en tant que diplômée d’Etat, je suis les yeux du médecin qui n’est pas sur place. Il existe deux types de missions : soit nous transportons des malades de leur domicile à l’hôpital pour une visite médicale ou un séjour, soit nous sommes mandatés par le centre 15 pour intervenir sur des urgences. En ce qui concerne les équipages, nous sommes toujours deux. La nuit, les équipes ne changent pas mais le jour si, avec toujours un auxiliaire ambulancier et un ambulancier diplômé d’Etat.»
« Une femme doit particulièrement être en bonne forme physique, faire attention à ne pas trop mal manger et pratiquer un peu de sport. Il m’est arrivé une fois d’être en équipage avec une autre fille et de devoir transporter une personne de 120 kilos à bout de bras, autant dire qu’il faut être très en forme ! Même si j’évolue dans un milieu masculin, je reste coquette et très féminine quoiqu’il arrive car c’est important pour moi de me sentir femme. Je suis très bien intégrée au sein de l’équipe mais depuis mon arrivée, il y a de moins en moins de femmes. Nous ne sommes plus que 7 sur un effectif total de 80 personnes. »
« Depuis le mois de janvier, je suis une formation d’un an pour devenir aide-soignante, un des débouchés possibles après les ambulances. Cela me permettra de penser à fonder une famille, chose impossible jusqu’à maintenant. Mais je continuerai le métier d’ambulancière à temps partiel car j’aime trop aller vers les gens et les aider.
Je conseille aux jeunes de commencer par ce métier, lorsqu’ils ont encore plein d’énergie à revendre. A partir de deux ou trois ans d’ancienneté, il faut penser à changer d’orientation. Ce métier est éreintant et ne permet pas de mener une vie sociale normale, mais tellement passionnant ! »
Salaire : rémunération en fonction des heures effectuées. Comptez 2200 euros net pour 250h mensuelles. Les salaires varient de 150 à 200 euros d’écart entre les auxiliaires et les diplômés.
Formation : Centre de formation des personnels de transport sanitaire, appelé aussi centre d’enseignement des soins d’urgence ou école d’ambulancier selon les villes.
Compétences : organisation, patience, écoute, aptitude à communiquer, dynamisme.
Directrice de soins : un métier au service des autres
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Martine Jandrain, infirmière