On a beau adorer nos collègues – du moins la plupart d'entre eux –, il arrive parfois que le courant ne passe pas avec un collaborateur ou une collaboratrice. Difficile alors de garder son sang-froid lorsque couve un conflit au travail. Qu'il s'agisse d'ailleurs d'une simple incompatibilité de caractère ou d'une réelle animosité liée au cadre figé de l'entreprise qui exacerbe les batailles d'ego, il est parfois compliqué de se maîtriser.
Des mots d'oiseau qui volent à travers l'open space aux regards assassins jetés dans l'ascenseur, sans parler des messes basses faites avec les collègues "alliés" : autant de comportements qui prouvent notre incapacité à prendre du recul par rapport à une situation, font grimper notre niveau de stress et influencent considérablement notre productivité et notre bien-être au travail.
S'il n'est évidemment pas toujours simple de parvenir de parvenir à une distance émotionnelle avec son job – normal, nous sommes au bureau 10 heures par jour -, il existe pourtant des petits tips faciles à mettre en pratique pour ne pas s'emporter trop facilement envers un.e collègue et prendre du recul.
D'après Quartz, des scientifiques se sont même penchés sur cet art de la distanciation. Directeur du Laboratoire de l'émotion et du self-control à l'Université du Michigan, Ethan Kross a réalisé une expérience auprès de 89 étudiants volontaires, à qui il a été demandé de préparer puis de prononcer un discours devant une assemblée impassible. Après que les participants ont écrit leur discours, ils ont été répartis dans deux groupes et il leur a été demandé de réfléchir à leur état d'anxiété. Si le premier groupe dû répondre à la question "pourquoi me sens-je ainsi ?", il a été demandé au second groupe de prendre de la distance par rapport à leur état de stress en répondant à la même question, mais formulée à la troisième personne du singulier.
Lorsque les participants ont enfin dû s'exprimer devant le panel de juges, le second groupe qui a pris du recul a reçu des notes plus élevées sur leur prestation. Les chercheurs ont aussi constaté qu'ils étaient plus positifs, à la fois pendant leur prise de parole et après celle-ci.
Partant de ce constat, la journaliste Caroline Webb a établi une liste de 5 conseils pour prendre avec philosophie les petites broutilles qui minent parfois les relations entre collègues.
1. Parlez-vous à vous-même
Au lieu de vous dire "je suis inquiète au sujet de la réunion de cet après-midi", essayez "elle est nerveuse au sujet de la réunion de cet après-midi".
2. Projetez-vous dans le futur
Plutôt que de fulminer contre la photocopieuse ou ce collègue absolument nul, demandez-vous plutôt : "Que vais-je penser de ce problème dans un mois ou un an à partir de maintenant ?". Cette simple question devrait vous aider à mettre votre souci en perspective.
3. Imaginez que vous êtes un observateur impartial
Pensez à ce quelqu'un d'autre pourrait penser si il ou elle décrivait la situation d'un point de vue neutre.
4. Faites appel au meilleur de vous-même
Pensez à la personne que vous êtes quand vous être d'humeur compatissante et demandez-vous ce que ce "moi en mieux" dirait au sujet de cette situation. Cette torsion de l'approche de distanciation vous permet de puiser dans vos expériences passées pour mieux appréhender les situations stressantes.
5. Mettez-vous dans la peau d'un ami
Prenez de la distance en vous demandant : "si je devais conseiller un ami qui est exactement dans la même situation, que lui dirais-je ?"