Inscrire un fœtus à un concours de beauté ? C’est possible au Royaume-Uni, et c’est ce qu’a fait Jenny, 27 ans. Alors qu’elle était enceinte de sept mois, elle a inscrit sa future fille au concours de Miss Natural Sparkle UK. C’est ainsi que sa fille Ella Oliver est devenue, à neuf semaines, la plus jeune reine de beauté du pays, récompensée d’une mini-tiare et d’une mini-écharpe. Alors qu’en France, ce genre de concours a fini par être interdit à force de polémiques sur une hypersexualisation malsaine des enfants, force est de constater que les Pageants ont de beaux jours devant eux outre-Manche.
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Pour Jenny, faire participer son bébé à un concours de beauté est logique : la petite Ella suit ainsi les traces de sa sœur Jess, qui du haut de ses sept ans monte sur scène avec du maquillage, de l’autobronzant et des faux ongles. Par chance, elle a épargné ce traitement à son nouveau-né : « je n’ai pas pu de maquillage à Ella car elle est trop jeune pour ça, donc elle était naturelle », explique-t-elle au Daily Mail. Naturelle, certes, mais tout de même engoncée dans une robe de tulle à froufrou rose, et coiffée d’un headband en crochet surmonté d’un large nœud à paillettes. Quid du consentement – impossible à avoir – de l’enfant ? La question ne se pose pas pour sa mère : « elle ne sait pas ce qu’elle sait donc ça ne l’affectera pas », tranche-t-elle. Les concours de beauté pour enfants, c’est une affaire de famille pour Jenny. Avec leur ainée, ils ont déjà participé à 10 concours et dépensé plus de 2300 euros en déplacement et costumes.
En septembre, une autre mère de famille britannique défendait les concours de beauté pour enfants en réaction à leur récente interdiction en France. Au cœur de la polémique hexagonale, les conséquences pour les enfants : « On les mets dans une position très narcissique, dans un système de comparaison, dans lequel ils ont plus de chance de perdre que de gagner » estime Béatrice Copper-Royer, spécialiste de l’enfance et de l’adolescence. Également pointé du doigt, l’investissement malsain des parents, qui participent davantage pour eux que pour leur enfant, qui ne réalise pas forcément ce qu’il se passe.
Aux États-Unis, pays créateur des Mini-miss, la décision du Sénat est vue comme une énième preuve de l’anti-américanisme français. « La France est un pays qui a toujours été célèbre pour ses sex-symbols pré-ado. Brigitte Bardot n’avait que 15 ans quand Roger Vadim l'a découverte ; Brooke Shields seulement 12 quand le réalisateur français Louis Malle l’a engagée pour être l’une des occupantes d’une maison close de la New Orléans dans La Petite et l’a filmée nue; Sophie Marceau et Vanessa Paradis étaient toutes deux des ados sexy quand elles sont devenues des stars. Et ne parlons même pas des goûts du réalisateur Roman Polanski, qui vit en France et qui y est honoré en dépit d’une condamnation aux États-Unis pour viol sur une mineure de 13 ans » rappelait-on sur le site The Daily Beast. Un amalgame douteux : la France serait-elle selon eux le pays de la pédophilie ?
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