"Ignoble", "Ca me dégoûte" : quand Elodie Gossuin était "humiliée" lors du concours Miss Univers

"Tu n'es pas née femme !"

Ca, c'est la réflexion qu'a du essuyer au courant des années 2000 une célébrité bien connue de nos écrans : Elodie Gossuin. Miss France, ex candidate de téléréalité, mannequin... Elodie Gossuin est bien des choses, mais ce qu'elle n'est pas, c'est... Un homme. Pourtant, les organisateurs du concours Miss Univers et bien des mauvaises langues ont cru bon de le suggérer lourdement il y a vingt ans. Une vraie fake news.

Au tout début des années 2000, donc, cette calomnie s'est diffusée. A l'époque, Elodie Gossuin a vécu ses premiers sacres sur podiums, Elle a alors 20 ans. Sauf que tout n'est pas si bleu dans le ciel. Alors qu'elle doit candidater pour représenter la France au prestigieux concours de Miss Univers, la reine de beauté fait face à un dilemme terrible : pour être reçue, elle doit suivre des examens gynécologiques poussés.

Le but ? Prouver qu'elle est bel et bien née femme. Chaque candidate subit cela. Un examen très intime, et qui en plus, est filmé. Auprès de très jeunes femmes. Oui oui. C'est sa résignation à protester contre ces examens, qu'elle considère comme humiliants, qui va faire éclore des protestations à son encontre.

Elle le raconte aujourd'hui au micro de RTL et c'est effarant : "C'est une condition sine qua non pour représenter la France à Miss Univers. Tu dois accepter de subir un examen gynécologue devant caméras...". Une certaine idée de l'enfer. Mais le récit ne s'arrête pas là...

L'histoire est des plus anxiogènes. 

Elodie Gossuin se retrouve à l'époque, comme prise au piège, alors même qu'elle refuse de passer cet examen très, beaucoup trop intrusif : "On m'a enfermé dans une chambre sans téléphone portable. Le téléphone fixe de la chambre avait même été coupé". Heureusement, relate-t-elle encore au micro de RTL, un événement inattendu va lui sauver la mise...

"J'ai eu la lucidité de refuser de passer cet examen. Et après, je me suis enfuie avec Geneviève (de Fontenay) car celle-ci est venue à ma rescousse. On est parties toutes les deux pour faire un reportage pour Paris Match. Pour l'anecdote, j'ai même pu croiser Donald Trump... Qui était l'organisateur du concours à l'époque !"

Ce que relate Elodie Gossuin, bien des femmes ont pu en témoigner dans le cadre des concours des reines de beauté. Des "examens" très critiqués qui entravent les limites du consentement et touchent à d'autres milieux. Les sportives professionnelles peuvent être soumises ce genre d'examens également. 

Un témoignage qui indigne, auprès des auditeurs : "Je m’en souviens très bien ! La pauvre !... et sans oublier que les médias français ne l’ont pas épargné non plus !", "Ça me dégoûte qu’ils ont osé lui imposer ça ! C est ignoble ! Si il avait un doute c’était pendant les inscriptions et à la limite se renseigner dans sa mairie sur sa naissance mais l’humilier non !", peut-on lire sur TikTok.

Et cela soulève de vraies questions...

Car il permet de rappeler, déjà, qu'Elodie Gossuin a du faire face à ce qui aujourd'hui fait office de véritable phénomène, bien déplorable sur les réseaux sociaux : le "transvestigation", hybride entre "transgender" et "investigating", soit des théories du complot destinées à prouver qu'une femme cisgenre est une personne transgenre. Aujourd'hui, toute une partie de l'extrême droite américaine diffuse ce genre de rumeurs à l'encontre de Melania Trump, depuis que la First Lady des Etats-Unis défend le droit à l'avortement. Du côté des people, l'iconique Sarah Michelle Gellar a elle aussi été victime de transvestigation.

Le signe d'une haine trans banale. L'occasion de rappeler que selon une enquête récente de SOS Homophobie, la France serait de plus en plus transphobe. Le nombre de violences commises à l'encontre des trans aurait augmenté de 27 % en un an, dixit les témoignages de 1 506 personnes concernées. La transphobie tue : on vous en parle à travers cette glaçante affaire. Aux Etats-Unis, où le concours Miss Univers puise ses racines, ce n'est pas vraiment mieux. Il y a trois ans, le TIME définissait l'année 2021 comme "la plus meurtrière jamais enregistrée aux États-Unis" pour les personnes trans. 

Au moins 50 personnes trans ont été tuées cette année-là.

Bien d'autres chiffres inquiètent. On vous détaille tout dans notre enquête.