Certaines associations de défense des droits des animaux espéraient, sans doute sans trop y croire, que la corrida en France vivait ses dernière heures ce vendredi... Las, le Conseil constitutionnel a finalement tranché : cette tradition est bel et bien légale.
L’association Droits des animaux (DDA) et le Comité radicalement anti-corrida (Crac) Europe avaient saisi le tribunal administratif sur la légalité de l'alinéa 7 de l’article 521-1 du Code pénal. Ce dernier prévoit des dérogations à l'interdiction de faire subir des sévices aux animaux, et autorise la tauromachie, comme les combats de coqs, dans les régions où ces pratiques constituent une « tradition locale ininterrompue ». Les associations souhaitaient que la corrida soit retirée du patrimoine immatériel de la France puis interdite.
Le sujet qui divise jusque dans les plus hautes sphères de l’État. Interrogé ce vendredi quant à la prohibition de la tauromachie, Harlem Désir, futur Premier secrétaire du Parti socialiste, a estimé sur i>Télé qu’il fallait « laisser chaque région, chaque pays décider par lui-même ». Et d’ajouter : « je ne suis pas sûr que ça relève de l'ordre constitutionnel ». Pour Eva Joly, au contraire, la corrida doit être interdite « à terme ». L’eurodéputée juge en effet crucial qu’il y ait « encore des débats autour de la question. Il s’agit d’une tradition, mais une tradition qui heurte la sensibilité à la condition animale. Nous voulons aujourd’hui qu’en France, nous respections les droits des animaux », a-t-elle expliqué sur LCI.
Dans l’opinion publique, le même clivage apparaît. Ainsi, si l’on en croit un sondage Ifop paru hier, 48% des Français jugent que « la corrida doit être interdite partout en France parce qu'il s'agit d'une pratique cruelle », tandis que 42 % souhaitent qu’elle « continue à être autorisée dans les villes du sud de la France où elle est pratiquée de longue date ».
Pour les défenseurs des villes taurines, la corrida, qui se solde par la mort de l'animal, revêt en effet « un intérêt général, un pluralisme culturel, social et régional ». Ils estiment en outre que « l'animal ne bénéficie pas d'un droit absolu » puisqu’il peut-être « chassé ou élevé pour la consommation ».
Un argument qui, bien sûr, ne convainc pas Brigitte Bardot. Épaulée par Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, elle a d’ores et déjà apporté son soutien aux anti-corridas en cosignant un appel aux Sages du Conseil.
Et vous, êtes-vous pour ou contre l’interdiction de la corrida ?
Crédit photo : AFP/Archives
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