Le "Tube" londonien est-il un lieu sûr ? Pas suffisamment à en croire la police des transports britannique. Selon un récent sondage mené auprès des usagers du métro de Londres, 10% des passagers ont déjà été la cible d'une forme de harcèlement sexuel durant leur trajet. Un chiffre considérable lorsqu'on l'on sait que le réseau est chaque jour emprunté par plus d'3,37 millions de personnes (selon les données 2012-2013 ).
Pourtant, seulement 1 victime sur 10 prendrait l'initiative de signaler ces actes à la police, poursuit le sondage en question. D'où la décision prise de lancer une campagne de sensibilisation invitant les usagers du "Tube" à dénoncer les actes de harcèlement à l'aide d'un nouveau service disponible par sms.
Une vidéo baptisée "Report it to Stop it" ("Signalez-le pour y mettre fin") montre ainsi une jeune femme sur son trajet quotidien subissant les gestes de plus en plus déplacés d'un autre passager. Regards insistants, rapprochement, carresses... A chaque nouvelle agression, la voyageuse se demande s'il faut le signaler. Avant de finalement sortir du métro pour fuir son agresseur. "Vous pouvez nous signaler tout ce qui vous a paru suspect", explique alors la narratrice de la vidéo.
Concrètement, le service des transports britannique a mis en place un numéro à contacter par texto : "Quoi, où, quand au 61016". "Tout le monde a le droit de voyager dans le réseau de transport en sécurité, et nous ne tolèrerons aucun comportement sexuel suspicieux", a prévenu Mark Newton, l'un des responsables de la police des transports de la capitale, dans un communiqué.
En plus de ce dispositif, un tumblr a également été créé pour expliquer et détailler tous les types de harcèlement sexuel que les voyageurs peuvent signaler. Une initiative à mettre en place en France ? En effet, alors que deux tiers des utilisateurs des transports en public sont des femmes, un récent rapport du Haut Conseil à l'Égalité femmes-hommes affirme que 100% des utilisatrices ont été victimes au moins une fois dans leur vie de harcèlement sexiste ou d'agressions sexuelles, qu'elles en soient conscientes ou non. Dans 50% des cas, les victimes de harcèlement dans les transports étaient mineures.