Santé
Pourquoi devrait-on se mettre au Dry January ?
Publié le 8 janvier 2019 à 12:56
Par Pauline Machado | Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Le phénomène déjà bien connu des pays anglo-saxons débarque plus sérieusement en France. Voilà pourquoi on passerait bien le pas de Dry January, nous aussi.
Sans alcool, la fête est plus folle Sans alcool, la fête est plus folle© Getty Images
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Les fêtes viennent de prendre fin et on rentre petit à petit dans nos pénates. Noël est certainement l'une des périodes où l'on se repose le moins et où l'on néglige le plus son corps.

Avec des repas qui durent trois heures (si on ne compte pas l'apéro) et du vin qui coule presque à flot pour la majorité des invité·es, on ne peut pas dire qu'il s'agisse d'une cure de bien-être. Il y aurait même une hausse de crises cardiaques pendant ces deux semaines, baptisée "le coeur des vacances" ou "Holiday Heart".

C'est en partie pour ça que les pays anglo-saxons empruntent chaque année la voie du Dry January, ou "janvier sec", un challenge national qui consiste à ne pas boire une goutte d'alcool jusqu'à la fin du mois. Pas de pintes après le boulot, pas de vin à table et encore moins de Gin Tonic passé minuit. Une sorte de jeûne salvateur qui remet les pendules à l'heure après un trop-plein de... tout, en réalité.

En France, on commence à peine à découvrir le projet, et ce n'est pas trop tôt. Car en plus de réduire considérablement notre budget sorties, lever le pied sur la boisson reste source de bienfaits non négligeables.

Jauger notre dépendance, même minime

Avant de soigner notre organisme, cela nous permet de faire le point avec notre envie (contrôlable ou non, justement) de prendre un verre.

Sharon Wilsnack, professeure en psychiatrie et experte dans le comportement des femmes face à l'alcool à l'Université du Dakota du Nord, explique à Today qu'il s'agit même d'un "auto-diagnostic de l'importance de l'alcool pour vous. Pouvez-vous tenir une semaine ou un mois sans alcool ? Et si la réponse est non, pourquoi pas ? Qu'est-ce qui explique votre besoin d'alcool ?"

La Ligue contre le cancer rappelle d'ailleurs qu'une consommation excessive augmente les chances de cancers de la gorge, du foie et "dans de nombreuses études, les signes d'une relation entre l'alcoolisme et le cancer du sein sont évidents".

Une routine plus saine

Au-delà d'une meilleure santé, faire une pause radicale d'un mois peut aussi améliorer considérablement notre quotidien, si tant est qu'on ne reprenne pas de plus belle le 1er février.

Beaucoup d'habitué·es du Dry January ont d'ailleurs rapporté aux scientifiques de l'Université du Sussex qu'ils et elles dormiraient mieux et plus longtemps, auraient une peau plus uniforme et de meilleure qualité, et perdraient du poids.

Quand on sait qu'un verre de vin peut contenir jusqu'à 8 morceaux de sucres, selon s'il est liquoreux ou non, on comprend en effet pourquoi.

Ceux et celles qui boivent énormément ont également noté une disparation de reflux gastriques, de maux de tête et de brûlures d'estomac, ainsi qu'une baisse d'anxiété notoire.


Plus qu'un défi à se lancer, Dry January pourrait bien instaurer une nouvelle routine, plus saine, et faire naître une prise de conscience nécessaire face à notre comportement avec l'alcool, qui dureront au-delà des 31 jours initiaux. Et si prévenir que l'alcool peut être nocif n'est certainement pas le scoop de l'année, il reste parfois bon de rappeler l'évidence.

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