« Je suis infirmier. Et je travaillais à l’hôpital gouvernemental de Kenema à l’ouest de la Sierra Leone [...] au centre de traitement Ebola ». William Pooley, un ressortissant britannique, a passé deux mois dans cet hôpital en tant qu’infirmier bénévole. Et pour lui la situation est plus qu’inquiétante. « D’ici janvier, il y aura plus de 1,5 millions d’infections en Afrique de l’Ouest. Evidemment, ce chiffre est très effrayant de façon générale ». Certains pays sont déjà très fortement contaminés à l’instar du Libéria. La présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, a annoncé que dans l’ensemble des quinze provinces que compte le pays, des personnes touchées par le virus avait été recensées. Ebola a fait plus de 3300 morts dans ce pays. L'épidémie est bien pire que ce que l'on imagine.
William Pooley a également, dans un moment très émouvant, évoqué son vécu à l’hôpital de Kenema. « Ma peur est liée à deux enfants de Kenema, des frère et soeur. Le garçon avait autour de quatre ans et la petite fille autour de huit ans ». S’en suit la description des maux ressentis par les deux enfants et puis l’inévitable décès. Très marqué, l’infirmier explique avoir mis les corps des deux enfants dans des sacs mortuaires et les avoir mis côte à côte. Il conclue son intervention au bord des larmes : « Je ne sais pas ce qu’il se passerait si cela se répétait un million de fois. Donc quel qu’en soit le prix, on ne peut laisser ça se produire ». Alors qu'aux Etats-Unis, un vaccin secret contre le virus ebola pourrait avoir été trouvé, les autorités sanitaires ne semblent pas pouvoir contrer l'avancée du virus.