« Le 7, lors de notre rendez-vous, l’information était déjà sortie, et il nous fallait au moins deux jours pour préparer cet article », se sont défendus Gérard Davet et Fabrice Lhomme, les deux journalistes du monde reçus à l’Elysée - qui sont également les auteurs de l’article qui révèle l’existence d’écoutes visant le clan Sarkozy. Mais pour l’opposition, justement, il ne peut s’agir d’une coïncidence: « de toute façon, qui d’autre que Hollande peut tirer les ficelles ? », tance Nicolas Sarkozy, cité par le JDD.
Le déclenchement des écoutes de Nicolas Sarkozy a commencé le 4 septembre 2013, dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire sur le financement occulte de la campagne de 2007 de l’ancien président par la Libye. Et ce sont les juges, Serge Tournaire et René Grouman - les seuls habilités à le faire - qui les ont déclenchées, sur la base d’éléments solides. Le ministère de la Justice peut ainsi ne pas voir été mis au courant, toujours selon le journal, jusqu’à février.
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Mais dans l’intervalle, les policiers sont au contraire nombreux à connaître leur existence - ce qui peut expliquer comment Manuel Valls aurait pu, si tel est le cas, être au courant des enregistrements de l’ex-président de la République. Au ministère de l’Intérieur, Christian Lothion, alors directeur central de la police judiciaire admet avoir été « informé assez vite » de ces écoutes. Mais dément en avoir informé Manuel Valls. Ce dernier a néanmoins admis qu’il avait été informé des perquisitions chez l’avocat de l’ex-président, Me Herzog, deux jours avant les révélations du Monde.