Ed Houben est un guide touristique de Maastricht aux Pays-Bas. À 43 ans, il est déjà père de près d’une centaine d’enfants. Depuis 2002, ce recordman du don de sperme aide les couples homosexuels ou hétérosexuels qui ne peuvent pas avoir d’enfants à procréer. Ed Houben refuse d’être un donneur anonyme : dans son appartement de trois pièces sont affichées des dizaines de photos des bébés qu’il a conçus. Un reportage du « Supplément » de Canal+ est consacré à ce donneur hors du commun, qui cherche à « aider les gens à être heureux ». Le reportage montre son quotidien, comme lorsqu'il va à la rencontre d’un enfant qu’un couple d’homosexuelles a eu grâce a lui.
Le processus qu’il propose est entièrement gratuit. C’est un « militant » du don du sperme, qui aide les couples lassés des banques de sperme dont les délais et les prix sont souvent décourageants. Les couples commencent par prendre contact avec Ed Houben sur son site internet, qui renseigne sur son âge, sa situation, sa vision des choses et propose aux internautes une revue de tests qui attestent qu’il n’est pas séropositif et qu’il est en bonne santé. Dans le reportage, Ed attend Boris et Karina, un couple qui fait le déplacement depuis la Biélorussie : « Nous avons fait cinq fécondations in vitro, neuf inséminations artificielles et pris beaucoup de traitement lourds », témoigne Boris. Ils sont donc accueillis par Ed pendant l’ovulation de Karina : elle va coucher avec Ed, « une situation bizarre » pour Boris. Ed Houben propose deux techniques différentes, par injection ou par voie naturelle. La « voie naturelle » étant la plus efficace, il fait l'amour avec une dizaine de femmes chaque mois. Une nouveauté pour le donateur, resté vierge jusqu’à ses 34 ans.
En France, selon la loi sur la bioéthique de 1994, un don peut être utilisé pour dix enfants au maximum. L’insémination artisanale ne fait pas l’objet d’encadrement. Le don de spermatozoïdes est volontaire, anonyme et gratuit, et s’adresse aux couples hétérosexuels ne pouvant pas avoir d’enfants pour raisons médicales.
Victoria Houssay
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