Malgré la création de quelques 8 000 postes dans l'Éducation nationale et la volonté affichée de Vincent Peillon de faire du primaire l'axe prioritaire de sa refondation de l'école, la colère gronde chez les enseignants. Selon un sondage Harris Interactive réalisé pour le Snuipp-FSU, le principal syndicat du primaire, et dont Libération se fait l'écho, moins d'un tiers des sondés (29%) estiment que l'école constitue véritablement la priorité du gouvernement. Plus spécifiquement, sur le dossier sensible des rythmes scolaires, si 80% des personnes interrogées concèdent qu'ils doivent être revus, 6% seulement approuvent la réforme telle qu'elle est entrée en vigueur dans certains établissements.
Face à cette situation, le syndicat a appelé les instituteurs à faire « massivement » grève le 5 décembre prochain. Selon le Snuipp, la réforme des rythmes scolaire n'est que « le révélateur d'une dégradation des conditions d'exercice du métier dans une école abîmée par des années de suppressions massives de postes. On ne peut pas continuer dans ce climat de troubles dans les écoles. Les enseignants ont besoin de sérénité pour bien travailler », fait-il savoir. Et pour « bien travailler », les instituteurs ont des exigences bien précises. Ils réclament ainsi une : « remise à plat (de la réforme des rythmes scolaires, ndlr.) partout où les écoles le demandent », l'«ouverture immédiate de discussions pour écrire un nouveau décret », « un budget ambitieux » en vue d'une « transformation de l'école » et une « baisse des effectifs par classe », entre autres.
Rythmes scolaires : 41 % des parents salariés ne pourront pas faire face
Réforme des rythmes scolaires : "Des conséquences surprenantes sur la vie de la cité"
Réforme des rythmes scolaires : ce qu’en pensent les parents
Comprendre la réforme des rythmes scolaires en 3 questions