Quel rapport à la santé entretiennent les jeunes en France aujourd'hui ? Dans l'édition 2013 de son étude « France, portrait social » rendue publique ce jeudi 14 novembre, l'Insee tente de réponse à cette question en dressant un état des lieux de la jeunesse en France et de son rapport à la sexualité, au tabac, à l'alcool et aux drogues. Premier constat : si neuf jeunes sur dix, âgés entre 16 et 24 ans, se disent en « bonne » ou en « très bonne » santé, beaucoup adoptent des comportements à risque pouvant les mettre en danger ou avoir des effets néfastes sur leur santé sans nécessairement en avoir conscience.
Le rapport de l'Insee souligne ainsi l'importance du phénomène du « binge drinking » (l'hyperalcoolisation sur un très court laps de temps) : un ado de 17 ans sur deux dit avoir déjà été ivre au cours de l'année, et un sur 10 avoir été en état d'ivresse répété en l'espace d'une année. Il note aussi une progression, depuis 2008, de la consommation régulière de boissons alcoolisées : en 2011, 77% des ados déclarent avoir bu dans le mois qui s'est écoulé. Surtout, précise le rapport, les jeunes consomment leur premier verre d'alcool de manière de plus en plus précoce, avant même leur entrée au collège : 54% des élèves de CM2 interrogés ont ainsi admis avoir déjà bu de l'alcool.
L'Insee constate aussi une hausse de la consommation quotidienne de tabac chez les jeunes depuis 2008. Si l'expérimentation de la première cigarette est plus tardive que celle du premier verre d'alcool (6% des élèves de CM2 déclarent avoir déjà fumé), 68% des jeunes de 17 ans ont déjà testé la cigarette, et 30% fument quotidiennement.
Si le cannabis reste la drogue la plus consommée par les adolescents, le rapport de l'Insee note que ces derniers l'expérimentent de plus en plus tard, et en consomment de moins en moins souvent : seuls 22% des jeunes interrogés déclarent en avoir fumé dans le mois qui précède, et seuls 3% d'entre eux en consomment quotidiennement.
Le portail social de l'Insee s'intéresse aussi à la sexualité des jeunes. S'il note un recul significatif des conduites sexuelles à risques - 88% des 15-24 ans déclarent avoir utilisé un préservatif lors du premier rapport avec un nouveau partenaire - il laisse aussi entrevoir l'apparition de nouvelles méthodes contraceptives. Ainsi, note les auteurs du rapport, le recours à la pilule contraceptive a baissé de 5% entre 2000 et 2010 et est compensé par une hausse du recours à la contraception d'urgence. Alors qu'en 2000, seules 12% des adolescentes et 16% des 20-24 y avaient déjà eu recours au moins une fois au cours de leur vie, en 2010, elles sont respectivement 42% et 43%. Cette hausse s'accompagne, selon le rapport, d'une augmentation des grossesses non désirées. 8% des 15-19 ans et 15% des 20-24 ans ont déjà dû à y faire face.
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