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En Tanzanie, les femmes se marient entre elles pour échapper aux violences conjugales
Publié le 31 août 2015 à 16:55
Par Ariane Hermelin | Journaliste Terrafemina
Autrefois une tradition destinée à sauvegarder l'héritage familial, le mariage entre femmes est de plus en plus utilisé par les Tanzaniennes pour éviter de subir des violences conjugales dans certaines régions.
Des Tanzaniennes dans un village Des Tanzaniennes dans un village© Sipa, PITAMITZ/SIPA
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En Tanzanie, une coutume ancestrale autorise depuis des siècles les femmes à se marier entre elles. A l'origine, le but de cette pratique, baptisée "nyumba ntobhu", était de permettre aux femmes n'ayant pas d'héritier masculin de protéger leur héritage. En effet, selon la tradition, les Tanzaniennes n'ayant pas eu de garçon peuvent se voir dépossédées de leurs biens. En épousant une femme, souvent beaucoup plus jeune, certaines femmes peuvent ainsi espérer que celle-ci conçoive avec un homme un garçon qui pourra hériter de leur fortune. La communauté accepte généralement très bien ces unions traditionnelles, alors que le mariage homosexuel, tel qu'on l'entend en Occident, est par ailleurs interdit.

Les relations sexuelles sont le seul élément qui différencie le "nyumba ntobhu" du mariage "classique". En effet, les femmes vivent ensemble, partagent le même lit, bref, font comme tout couple marié, mais ne couchent pas l'une avec l'autre. Si elles veulent avoir des enfants, elles font appel à un homme extérieur à leur village. Contre une chèvre ou de la nourriture, celui-ci accepte de féconder la plus jeune des épouses tout en renonçant totalement à ses droits en tant que géniteur. Les enfants conçus grâce à cette "union" portent le nom de la plus vieille des deux femmes, qui est responsable légalement d'eux.

Une coutume très bien tolérée en Tanzanie

Mais cette coutume perdure dans certaines tribus pour d'autres raisons que des questions d'héritage. En effet dans la région de Mara, de plus en plus de femmes se marient entre elles pour bénéficier de plus liberté au sein de leur ménage et se prémunir des violences conjugales.

Jeune Afrique raconte en effet l'histoire de Sifa Mwana, une jeune femme de 22 ans, qui a vécu quatre ans avec un homme qui la battait, avant d'être accueillie dans un centre venant en aide aux femmes. " Je suis partie de chez mon mari car il me battait à chaque fois qu'il rentrait ivre. C'est-à-dire tous les soirs", racontre la jeune femme qui vit aujourd'hui chez sa compagne Aziza depuis un an. Sifa a depuis décidé de vivre avec une femme plutôt que de s'unir à nouveau avec un homme.

Comme le précise le site du magazine, le mariage entre femmes, bien que non reconnu légalement, est très bien accepté en Tanzanie, où on considère qu'il contribue au respect des droits des femmes.

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