En août dernier, l'association EndoFrance ainsi qu'une soixantaine de médecins et professionnels de santé signaient une tribune pour un "plan de santé national pour lutter contre l'endométriose", dans Le Parisien. Une situation qu'ils·elles nommaient urgente, étant donné les conséquences de la maladie et le nombre de femmes touchées.
En France, une femme sur dix en âge de procréer serait atteinte de cette condition, liée à la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l'utérus, qui s'attaque à plusieurs organes provoquant des douleurs souvent insoutenables, et chez 40 % des concernées, des problèmes d'infertilité. Pire, quand ces femmes consultent, elles font face à un délai de diagnostique de sept ans en moyenne. Sept ans durant lesquels on leur répondra parfois que "c'est normal d'avoir mal".
EndoFrance demandait ainsi au gouvernement de labelliser des "centres d'expertises dédiés à la prise en charge de l'endométriose dans chaque région", un financement pour la recherche de cette pathologie et enfin, une formation initiale et continue de l'ensemble des médecins, afin de réduire la durée de l'errance médicale, que l'association aurait formulé auprès des pouvoirs publics depuis 2005.
Aujourd'hui, la dernière de ces requêtes a été exaucée par un arrêté du ministère de l'Enseignement supérieur daté du 2 septembre et publié le 10 septembre dernier : l'endométriose va intégrer le programme des études de médecine de deuxième cycle. Et, plus précisément, sera abordée dans le chapitre "De la conception à la naissance, pathologie de la femme - Hérédité - L'enfant - L'adolescent".
"Après tant d'efforts portés en ce sens, EndoFrance est ravie de constater que les médecins de demain sauront plus facilement et plus rapidement peut-être, diagnostiquer une endométriose et proposer une prise en charge adaptée à chaque personne qui en est atteinte !", a réagi l'organisation jeudi 15 octobre, qui qualifie sur Twitter l'annonce de "victoire pour les personnes atteintes". "Quant aux médecins en exercice à l'heure actuelle", poursuit-elle, "donc non formés, ils devraient bénéficier de différentes possibilités de formation continue, notamment au travers d'un MOOC soutenu par le Ministère."
"Nous félicitons enfin les pouvoirs publics de prendre la mesure de cette maladie, de ce handicap invisible pour de nombreuses femmes", conclut le communiqué. Ce dernier rappelle cependant qu'aussi réjouissante soit cette avancée, il reste un point essentiel, qui justifie un combat toujours aussi acharné : le financement de la recherche dédiée à l'endométriose.