S'assurer d'une meilleure intégration des élèves trans en classe, c'est là l'objectif d'une nouvelle circulaire du ministère de l'Education nationale. Le document en question s'intitule "Pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l'identité de genre en milieu scolaire" et prescrit notamment aux professeurs de "veiller à ce que le prénom choisi par l'enfant soit utilisé par l'ensemble des membres de la communauté éducative". De plus, elle délivre également aux enfants transgenres le droit de s'habiller comme ils le souhaitent.
Cependant, si le ministère de l'Education nationale promet à travers ces règles une meilleure prise en considération des enfants trans au sein des établissements scolaires, de nombreuses voix émettent des avis beaucoup plus critiques au sujet de ce document institutionnel. Ainsi selon 20 Minutes, "cette circulaire risque de ne pas profondément améliorer la situation des élèves concernés".
Sur les réseaux sociaux aussi, des opinions mitigées se diffusent.
Parmi les insuffisances observées, le document relayé indique que "l'accord des deux parents" doit être exprimé à l'adresse des professeurs concernant la transition de l'enfant (son choix de changement de prénom par exemple). Or, un internaute et militant queer rappelle que "le travail des associations recommandait à l'origine de mettre en place des choses où l'accord parental n'était pas indispensable". Et l'internaute de déplorer cette nuance : "Comme d'habitude pour les lois qui concernent les personnes trans, c'est bancal et ça ne sera pas remis en question avant longtemps vu qu'ils estiment que le travail est fait, pas besoin de le refaire".
Cependant, certaines voix s'avèrent plus enthousiastes. Comme celle du sociologue du genre et docteur à l'université de Bordeaux Arnaud Alessandrin. A 20 Minutes, l'auteur de Sociologie des transidentités précise que "jusqu'à cette circulaire, le respect et l'inclusion des personnes trans étaient soumis au bon vouloir du chef de l'établissement et, plus généralement, des adultes encadrant, or, on ne pouvait pas demander aux élèves d'être plus respectueux que l'institution". Et l'expert de conclure : "C'est à l'école de montrer l'exemple, les élèves suivront".
La sociologue du genre Gabrielle Richard assure de son côté qu'il était plus que temps "que l'Education nationale ait une position ferme sur le sujet, et se positionne en soutien à ses jeunes les plus vulnérables". Une vulnérabilité indéniable. Comme le souligne Arnaud Alessandrin, au cours d'une année scolaire, "ce sont 88 % des élèves transgenres qui sont agressés, harcelés ou victime de violences".