Arianna Huffington : J’ai immigré aux Etats-Unis et j’ai eu la chance d’y vivre le rêve américain. J’ai grandi à Athènes et chaque matin sur le chemin de l’école je passais devant la statue du président Harry Truman. C’était un rappel quotidien de la magnificence de ce pays en raison de sa responsabilité dans l’élaboration du plan Marshall, entre autres. D’ailleurs, pour la majeure partie de la population grecque, les Etats-Unis étaient l’endroit idéal pour se construire un avenir meilleur. C’est ce rêve américain qui me permet, aujourd’hui encore, de réaliser toutes ces activités même s’il est actuellement menacé.
A. H. : Être mère est ma première motivation. Mes filles sont ce que j’ai de plus précieux dans la vie. D’un point de vue professionnel, et malgré les multiples crises auxquelles nous devons actuellement faire face, je suis animée par la certitude de pouvoir agir sur la société, de pouvoir aider certaines personnes à trouver leur voie et ainsi leur permettre d’agir à leur tour.
Au fil du temps, j’ai fini par aimer l’éternel optimisme de mon pays d’adoption. Cette particularité s’est finalement mariée à la perfection avec mon tempérament grec : Zorba le Grec a adopté l’état d’esprit américain.
A. H. : A l’origine, l’objectif avec le Huffington Post était de capter des conversations, sur des sujets politiques, artistiques, littéraires, gastronomiques voire sexuels, nées autour de machines à café ou lors de dîners puis d’ouvrir ces débats à la population en les mettant en ligne. De cette manière, les discussions s’enrichissaient du point de vue de chacun.
A. H. : Chez AOL - Huffington Post Media Group, nous essayons de rendre notre couverture de l’actualité addictive. L’un de nos principaux moyens pour y parvenir est d’être pionner dans tout ce que nous faisons, surprenants et malicieux, notamment en ce qui concerne les titres de nos articles et nos Unes. Ainsi, lorsqu’un internaute se rend sur nos sites, il doit avoir le sentiment d’une véritable mise en scène de l’information.
A. H. : Je suis intimement convaincue que les solutions à nos problèmes ne viendront pas des assemblées des gouvernements, ni même des plus hautes sphères d’un pouvoir qui nous abandonne un peu plus chaque jour.
Il y a un point sur lequel je n’ai jamais transigé et sur lequel j’encourage les journalistes du HuffPo : c’est le fait de ne jamais renoncer à un sujet important, même s’il nécessite plusieurs années à être traité, au profit de quelques petits papiers qui seront vite publiés et oubliés.
A. H. : D’abord, de mes deux filles : Christina et Isabella. Ensuite, j’ai toujours puisé beaucoup d’énergie dans une certitude qui me vient de ma mère. Elle m’a appris que l’échec n’était pas l’opposé du succès mais, au contraire, un tremplin vers le succès.
A. H. : Dans nos cultures, le concept de la féminité selon lequel les femmes doivent toujours être agréables et ne peuvent voler dans les plumes de n’importe qui, se heurte souvent à notre capacité et à notre nécessité d’être autoritaire et efficace.
A. H. : La version française du Huffington Post, en partenariat avec Le Monde et Les Nouvelles Editions Indépendantes sera lancée à la fin de l’année*. Elle sera un savant mélange de l’identité du Huffington Post avec ses news, ses blogs et sa communauté et de l’engagement social de nos partenaires grâce à leur expertise inégalée. Nous ne sommes toutefois pas prêts à faire de commentaires sur notre équipe rédactionnelle.
A. H. : Dormir plus !
* Depuis l'entretien réalisé en novembre dernier, la date de sortie en France du Huffington Post a été repoussée au 23 janvier.
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