Le deuxième tour, encadré par l’ONU et 200 observateurs internationaux, s’est déroulé plus sereinement que le premier. Hier, dimanche 20 mars, 4,7 millions d’Haïtiens étaient appelés aux urnes pour élire le président qui succèdera à René Préval. Après le chaos soulevé par le premier tour du 28 novembre, et les reports successifs suite au recomptage des voix, cette deuxième manche opposait l’ex-première dame et sénatrice Mirlande Manigat, candidate du parti RNDP, à Michel Joseph Martelly, chanteur populaire non issu de la classe politique.
L’élection s’est déroulée calmement, malgré quelques retards, et un climat de tension encore entretenu par l’agression du chanteur Wyclef Jean samedi soir. Alors qu’il était venu à Haïti pour soutenir Michel Martelly, l’ex-chanteur du groupe Fugees a été la cible d’une fusillade. Il n’a été que légèrement blessé. Ce matin on déplorait aussi deux morts, tués lors d’incidents isolés autour de bureaux de vote dans le Nord et le Nord-Ouest de l’île.
« La démocratie a triomphé et permettez-moi de saluer le premier artisan de cette victoire : le peuple haïtien» a déclaré à l’AFP Gaillot Dorsinvil, le président du Conseil électoral provisoire haïtien (CEP), « le peuple haïtien a répondu massivement à l'appel et a fait ses choix. Le dépouillement se poursuit dans les bureaux de vote. Les résultats préliminaires seront publiés le 31 mars », a-t-il ajouté. Le chiffre de 60% de participation a été avancé par un porte-parole du CEP, alors que seuls 23% des électeurs s’étaient manifestés en novembre. Cet élan populaire pourrait-il renverser la tendance et faire passer M. Martelly devant M. Manigat ? Patience. Les résultats définitifs et officiels seront connus le 16 avril. Passation de pouvoir prévue le 14 mai.
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