Les très nombreux fans de l'univers de Harry Potter restent perplexes à l'idée de pouvoir tester le jeu vidéo Hogwarts Legacy : l'héritage de Poudlard, la dernière création issue de l'univers de la romancière J.K. Rowling. Un jeu qui fait déjà beaucoup de bruit avant même sa sortie, ce 10 février. Et pour cause : dans cet opus disponible sur Playstation, Xbox, Switch et PC, on pourra retrouver... un personnage transgenre.
Cette héroïne répondra au doux nom de Sirona Ryan. Une magicienne trans qui dénote dans l'univers des sorciers, et qui a engendré une nuée de commentaires agités sur les réseaux sociaux. La raison n'est pas dure à deviner, et est plutôt très légitime : l'autrice J.K. Rowling fait l'objet de nombreuses polémiques depuis des années en raison de ses propos transphobes.
Au gré de tweets, J.K. Rowling a ainsi régulièrement remis en cause la légitimé des personnes transgenres et de leurs droits, et plus encore des femmes transgenres. Elle avait affirmé par exemple que les personnes transgenres devraient être définies par leur sexe biologique. Ou bien s'était moquéet ouvertement d'un post du site Devex appelant à "créer un monde post-Covid plus égal pour les personnes qui ont leurs règles".
D'où le dérangement à voir une oeuvre issue de son univers proposer un personnage de femme trans...
En deux mots, Hogwarts Legacy se voit accusé d'opportunisme et de chercher à fédérer la communauté LGBTQIA+, laquelle se sent particulièrement - et très négativement - visée par les propos de J.K. Rowling. Certain·e·s voient là une manière de tenter de faire oublier les déclarations problématiques de la romancière.
"Le personnage de Sirona Ryan a été pensé pour pour détourner les débats habituels autour de J.K. Rowling. En tant que personne trans, voir toute promotion pour un travail qui non seulement finance J.K. Rowling, mais lui permet de se sentir légitime, me fait vomir", a notamment dénoncé la journaliste Stéphanie Sterling.
Autre élément dérangeant pour les fans : cette magicienne trans ne pourra pas être manipulée par les joueurs. Effectivement, il s'agit d'un "PNJ" : un personnage non jouable. Résultat des courses ? Un appel au boycott pur du jeu vidéo a été lancé. "Il ne s'agit pas de savoir si ce jeu a du contenu répréhensible - mais de se dire que soutenir ce jeu valide en quelque sorte les positions très très douteuses de l'autrice de Harry Potter", explique à ce sujet le streameur Will Overgard, VikingBlonde sur la plateforme Twitch.
Réaction parmi d'autres, la rédaction du site spécialisé Gamekult a décidé de ne pas proposer de test du jeu, pourtant très attendu, afin de "ne pas donner un écho" à "une figure de proue d'un mouvement de haine".