Les femmes seraient, selon le stéréotype en vigueur, incapables de se diriger correctement dans le moindre quartier inconnu et carrément perdues devant une route bordée d’arbres. Un sens de l’orientation dont elles auraient même été privées dès l’origine. Selon l’explication –fumeuse- souvent utilisée, tout viendrait de la préhistoire, époque où les femmes cueillaient (dans un lieu bien circonscrit), quand les hommes (courageusement) chassaient de lieux en lieux sans ne jamais exprimer de doutes quant à la route du retour.
Parce que la science l’a prouvé : trouver un itinéraire, se positionner sur une carte, n’a rien d’inné. C’est simplement une histoire d’entraînement. Jing Feng, chercheur au département de psychologie de l’université de Toronto (Canada) et auteur de cette étude (Psychology Science 2007), l’a montré : la pratique de jeux vidéo d'action pendant 10 heures élimine complètement les écarts d'acuité spatiale quand ils existent. Et toc.
C’est bien connu : les filles sont nulles en maths, cet exercice ardu qui demande logique et esprit pratique, dont elles sont bien évidemment dépourvues. Un lieu commun qui continue de creuser les inégalités professionnelles, mais que certains ont tenté de corroborer. Et pour cause, les filles sont toujours si peu représentées dans les filières scientifiques que l’idée a pu sembler facile à étoffer.
Parce que, là encore, si les performances des filles sont moins bonnes en mathématiques, ce n’est pas parce que leur cerveau les en empêche. Pour le prouver, deux universités (L’European University Institute de Florence et l’université du Northwestern à Chicago) ont décortiqué les résultats du dernier test Pisa, un rapport qui évalue tous les trois ans 65 pays dans les domaines de la lecture, des mathématique et des sciences. Les résultats sont assez nets : les notes obtenues en maths par les filles sont inférieures de 10,5 points à celles des garçons. Mais ce qu’ont surtout remarqué les chercheurs, c’est que ces résultats sont directement liés au degré d’émancipation des femmes dans chacun de ces pays. Plus il est élevé, plus les résultats des filles sont bons. Mais mieux encore, quand égalité il y a, le niveau de tous monte, y compris celui des garçons.
C’est un poncif. Les hommes ne seraient pas capables de faire deux choses à la fois, alors que les femmes, elles, auraient un don inné pour le multitasking (exemple : cuisiner et faire un devoir de maths – si, si, dans ce cas-là tout est possible, même les mathématiques-). En 1982, deux anatomistes avaient même appuyé cette thèse de leurs dissections : selon eux, l’explication tiendrait au corps calleux, ces fibres nerveuses reliant les deux hémisphères du cerveau, plus épais chez la femme.
Parce que tout cerveau qu’il soit féminin ou masculin est bien capable de traiter deux tâches à la fois. Pas plus d’ailleurs, puisque nous n’avons tous que deux lobes frontaux. Et au passage, les femmes ne sont pas non plus dotées d’un sixième sens, dont les garçons seraient exempts, ça aussi c’est une idée reçue…
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