Dans l’imaginaire collectif, un investisseur est un homme d’affaires qui place son argent sur les marchés financiers ou apporte des capitaux stables à une entreprise. Le dictionnaire Larousse, lui, le décrit plus précisément comme un « agent ou organisme qui réalise des placements financiers à des fins d'investissement ». Des définitions relativement similaires dans lesquelles de plus en plus de Français pourraient se reconnaître, selon le président-fondateur de l’association Love Money pour les PME. « Aujourd’hui, dans chaque commune, dans chaque province, 10 à 20% des individus cherchent à investir en bourse, ou à faire fructifier leur argent, grâce à un placement sécurisé », estime en effet Jean Salwa dont la structure encourage l’investissement des petits épargnants dans les structures locales.
Mais au-delà du placement financier, l’investissement revêt un autre aspect, plus confidentiel mais aussi plus humain. « Notre métier ne s’arrête pas après avoir injecté de l’argent dans une entreprise, bien au contraire », explique Louis Godron, président de l’Association française des Investisseurs pour la croissance (Afic). L’organisme, qui « rassemble les gens dont le métier est d’investir », intervient dans le cadre du capital-innovation, du capital-développement mais aussi du capital-transmission. Surtout, il est un véritable soutien au chef d’entreprise qui, s’il est créatif, n’a pas forcément les ressources ou les connaissances nécessaires pour valoriser son produit et le positionner sur le marché. « À un stade initial, il peut être aidé par un Business Angel mais ensuite, des investisseurs spécialistes du développement seront indispensables pour l’aider à structurer sa société à tous les niveaux », prévient-il.
Outre l’apport de fonds, l’investisseur en capital fait bénéficier l’entrepreneur de son expertise en l’épaulant dans l’organisation du contrôle de gestion, la mise en place du système informatique ou en lui faisant profiter de son carnet d’adresses. De même, « son expérience dans le domaine de l’innovation produit, par exemple, est un atout pour dynamiser une PME. Sur le plan des ressources humaines, elle permettra de solidifier les équipes ». En bref, l’investisseur fait tout ce qui est en son pouvoir pour participer à la rentabilité et à la pérennité de la structure qu’il accompagne, tel un véritable partenaire. « Chaque investisseur en capital de l’Afic assiste deux à trois entreprises pendant cinq ans en moyenne. C’est un accompagnement de proximité, très incarné, très humain », souligne Louis Godron. Et d’ajouter : « C’est aussi la dimension la plus intéressante de notre métier. Chaque entreprise étant différente, avec ses propres enjeux et défis, elle nécessite à chaque fois une nouvelle réflexion. »
Et s’il conseille aux créateurs d’entreprise en recherche de financement de se rapprocher des investisseurs en capital, le président de l’Afic les met toutefois en garde. Ainsi, le plus difficile ne serait pas de trouver de l’argent mais que celui-ci soit « intelligent » et « sympathique ». Et parce que la qualité de la relation et la confiance entre les différentes parties sont « déterminantes », il insiste : « Trouver les bons partenaires et avoir envie de travailler ensemble est essentiel car, finalement, l’investisseur se révèle être un véritable associé. »