Terrafemina : La tournée de votre One Woman Show, « Tenue correcte toujours exigée ! » s’achève à peine et vous remontez déjà sur scène avec une pièce à deux. Le trac est-il le même ?
Isabeau de R. : Le même, je n’en sais rien, je suppose que oui… Je vous dirai ça le 16 septembre, lendemain de la première. Pour l’instant, il me laisse tranquille mais il viendra bien assez tôt… Quelques jours avant, probablement, et puissance 10 puisque je n’aurai pas joué depuis plusieurs semaines, puisque première, puisque nouveau spectacle, etc. Je préfère ne pas y penser encore.
I.de R. : Tout est parti d’une simple constatation : quand on est en bisbille avec quelqu’un et qu’on ne s’explique pas, ou quand quelque chose n’est pas digéré, ça ressort un jour ou l’autre. Si le sujet de la discorde n’est pas grave et si les deux personnes s’aiment bien, cela peut même, à force, devenir une plaisanterie. Dans « Faux Rebonds », le point de départ est une balle litigieuse lors d’un match de tennis, autant dire un détail (même pour les mauvais joueurs…). Florence est sûre qu’elle est dehors ; Antoine la voit dedans et il donne le point à l’adversaire (qui plus est, bien foutue). Aïe, aïe, aïe ! Cette balle va revenir sur le tapis, année après année, amenée tantôt par elle, tantôt par lui, sur des tons différents et qui n’ont plus rien à voir avec la colère initiale.
I.de R. : Bizarrement, il s’agit d’un couple très uni. Pas d’amant dans le placard, pas de divorce en vue. Ils s’aiment profondément, sont très complices et tout va bien. Original, non ? Cela dit, « Faux Rebonds » ne raconte pas l’histoire d’un couple mais montre, à travers cette balle qui rebondit de tableau en tableau, des moments de leur vie quotidienne. Autant de situations assez savoureuses que tous les couples, qu’ils aient des enfants ou non, connaissent : ils montent un meuble IKEA, assistent au match de rugby de leur fils, préparent Noël, font du ski, se font arrêter en scooter, enterrent un vieil oncle ou marient leur fille.
I.de R. : J’avoue que je n’ai pas vraiment eu le temps de me poser des questions. Une chose est sûre : je pensais que je bosserais moins qu’avant, raté ! Pour le reste, que dire… C’est surtout un rythme de vie et une façon de travailler radicalement différents de ce que je connaissais. D’où un certain décalage que je peux ressentir, parfois.
I.de R. : C’est vrai que j’avais monté « Tenue correcte exigée ! » (devenu ensuite « Tenue correcte toujours exigée ! ») pour une seule représentation. Je voulais essayer, le faire une fois. Je n’avais pas prévu qu’il y en aurait 1 200. Comme quoi, les rêves…
Pour l’instant, je suis toujours dans ce rêve-là. Pas de reconversion à l’horizon. Ni pour le macramé, ni pour l’agriculture bio.
Des projets, oui, toujours. « Faux Rebonds », tout d’abord, projet qui m’amuse beaucoup (surtout que travailler avec Hélène Serres est un vrai bonheur) et sur lequel je vais rester concentrée quelque temps. Après, on verra. Un nouveau One, certainement. Ce ne sont pas les sujets qui manquent…
I.de R. : Comme euh… Les absurdités de la vie (professionnelle) aujourd’hui, peut-être… Je vois que vous souriez. C’est bon signe. Ça vous parle aussi, hein ?
« Faux Rebonds », une comédie d’Isabeau de R. , avec Isabeau de R., mise en scène par Hélène Serres, au Théâtre des Deux Ânes à Paris, à partir du 15 septembre 2011.
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