« Mystérieux », « farfelu », « inquiétant » : les qualificatifs ne manquent pas pour désigner Jacques Cheminade, depuis que cet énarque diplômé d’HEC a obtenu ses 500 signatures et se présente pour la seconde fois à l’élection présidentielle. Alors qu’il a réussi à convaincre 500 maires de le parrainer, le personnage reste un mystère.
Né en 1941 à Buenos Aires (Argentine), Jacques Cheminade a créé son parti groupusculaire Solidarité et Progrès en 1996. Après avoir tenté de présenter sa candidature à l’élection présidentielle en 1981 et 1988, il sera finalement candidat en 1995 : il recueillera alors 0,28% des voix au premier tour.
En 1974, alors qu’il est attaché commercial à l’ambassade de France aux États-Unis, M. Cheminade fait la connaissance du sulfureux Lyndon LaRouche, un milliardaire américain adepte de la théorie du complot : cette rencontre sera de son propre aveu déterminante dans son engagement politique. L’ex-trotskyste LaRouche, qui a dérivé vers des milieux ultraconservateurs antisionistes, est soupçonné de sectarisme. Antibritannique primaire, paranoïaque, conspirationniste, l’homme est poursuivi pour escroquerie et fraude fiscale et a été condamné à quinze ans de prison.
Jacques Cheminade se réclame des idées de LaRouche qu’il veut supporter en France. Parmi les propositions qu’il défend : la création d'une nouvelle monnaie - l' euro-franc polytechnique - la sortie de la zone euro, de l’OMC, du FMI, ou encore le développement des relations diplomatiques avec « l'Eurasie ». Par ailleurs M. Cheminade soutient des thèses plus farfelues comme l’ « impératif moral de coloniser la Lune et Mars » et de « mettre Mars à notre portée grâce à la fusion thermonucléaire ». L’un des piliers de son programme est également de mettre en place « une alliance transpacifique et eurasiatique pour mettre en pièces l’empire de la City et de Wall Street ».
Le candidat du parti Solidarité et Progrès a par ailleurs des fréquentations douteuses, comme l’argentin néofasciste Jorge Olivera qu’il a reçu en 2000 à Paris ou encore Alain Soral, qu’il rencontre en 2008, alors qu’il est membre du comité central du Front national et compagnon de lutte antisioniste de Dieudonné. J. Cheminade aurait pris ses distances avec lui depuis. Il a par ailleurs eu des démêlés avec la justice : en 1995 il est le seul candidat de l'élection présidentielle dont les comptes avaient été invalidés par le Conseil « pour un prêt sans intérêts », entraînant le non-remboursement de ses frais, qui se chiffrent à 1 730 00 euros.
Crédit photo : Julien Lemaître
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