"Retour aux bases pour ses cinquante ans". Voilà l'accroche que l'on pouvait trouver sur la Une d'un numéro du magazine AARP en 2008, mettant en avant l'iconique Jamie Lee Curtis. L'actrice de la saga Halloween, qui pourrait bien décrocher l'Oscar de meilleure actrice dans un second rôle pour sa performance étonnante dans Everything Everywhere All At Once, s'est récemment souvenue de cette belle couverture sur son compte Instagram.
Une couv' qui respire la confiance en soi, la classe et la sensualité. Oui mais voilà : cela n'avait vraiment pas plu à tout le monde à l'époque qu'une actrice alors quinquagénaire s'affiche seins nus. C'est Jamie Lee Curtis elle-même qui s'est remémorée cet accueil : "Je me souviens que lorsque je suis devenue la 'cover girl' de AARP Magazine... Les gens ont perdu la tête parce que j'étais topless !", s'amuse aujourd'hui l'actrice de 64 ans. Non sans rire jaune.
"Cet accueil fut une démonstration parfaite de la façon dont les gens réagissent très étrangement à propos des personnes âgées ayant une sexualité, quelle qu'elle soit", a en ce sens affirmé Jamie Lee Curtis lors du partage de cette couverture qui a marqué les esprits.
Âgisme, vous avez dit âgisme ?
Une femme de 50 ans qui assume sa sexualité et la relation tout à fait libre et positive qu'elle entretient avec son propre corps ? C'était déjà trop pour les réacs de l'époque.
Malheureusement, on se demande si ceux d'aujourd'hui seraient vraiment moins gravos à ce sujet, quand on constate les réactions virulentes engendrées, encore en 2023, au sujet des femmes qui s'affichent librement à 50 ans et plus. Ce fut le cas récemment à propos des photos en bikini de l'actrice argentine Moria Casan, victime d'une vague de misogynie sur les réseaux sociaux.
Une chose a changé cependant depuis 2008 : la médiatisation indéniable de cet enjeu de société qu'est l'âgisme, autrement dit, la stigmatisation des personnes, et notamment des femmes, passé un certain âge. De nombreuses actrices hollywoodiennes s'emparent du sujet de manière décomplexée et féministe, comme Halle Berry, Courteney Cox, Jane Fonda... pour ne citer qu'elles. Et donc, Jamie Lee Curtis.
La communauté de l'actrice n'a pas manqué de saluer la critique de cette dernière, commentaires très enthousiastes et sororaux à l'appui : "Je ne me souviens pas de cette Une mais vous êtes fabuleuse dessus", "Quand elle est tombée sur cette couverture à l'époque, ma mère s'est décidée à assumer ses cheveux gris pour être aussi belle que vous", "Merci d'avoir ouvert la voie, Jamie Lee !".