« Je ne suis pas un virus ». Tel est le message qu'a voulu transmettre une animatrice de télévision et photographe américaine à travers une courte vidéo mise en ligne le 13 octobre dernier sur YouTube. Shoana Clarke Solomon entend ainsi dénoncer la stigmatisation dont sont actuellement victimes, aux États-Unis, certains Afro-américains originaires des pays durement touchés par le virus Ébola. En effet, depuis l'hospitalisation à Dallas (Texas) d'un patient libérien atteint de la fièvre hémorragique –et aujourd'hui décédé –, une véritable psychose s'est emparée du pays.
« Imaginez que quelqu'un dise à votre enfant : "Tu es originaire du Libéria. Tu as une maladie". C'est arrivé hier, à ma fille, à l'école. Mon enfant est rentré à la maison blessé et bouleversé », raconte cette New-yorkaise dans ce clip en noir et blanc. « Je suis blessée et bouleversée », ajoute-t-elle avant de poursuivre. « Nous sommes Libériens, Sierra Léonais, Guinéens et Nigérians. Nous vivons dans une région qui a été dévastée par une maladie mortelle. Mais nous ne sommes pas tous infectés. C'est un tort de stigmatiser et de stéréotyper une population entière. Souvenez-vous que nous sommes des êtres humains ».
Afin de se faire entendre, la jeune femme a posté cette vidéo sur Facebook et invité les ressortissants ouest-africains à faire entendre leur voix sur Twitter, à travers le hashtag #IAmALiberianNotAVirus. Depuis, plus de 16 000 personnes ont visionnée sa vidéo et, sur Twitter, les selfies accompagnés du hashtag #IAmALiberianNotAVirus affluent.
#IamALiberianNotAVirus pic.Twitter.com/6azdE7xwu6
— MUNNAH (@TheLIBPrincess) 12 Octobre 2014
Breaking the silence, changing the story! #IamaLiberiannotaVirus pic.Twitter.com/YJP04iGUJo
— Gertrude K (@TrudyloveK) 20 Octobre 2014
Liberian Entertainment Awards winner for "Best Film Maker", Prinze Whyee #IamALiberianNotAVirus pic.Twitter.com/uMLh6Pxuk8
— Liberian Ent Awards (@LibEntAwards) 12 Octobre 2014
À noter que si, à ce jour, près de 4 500 personnes atteintes du virus Ébola sont décédées en Afrique, certaines régions sont parvenues, grâce à l'afflux de moyens et des mesures énergiques, à se débarrasser de la maladie. C'est notamment le cas du Nigeria. Trois mois après l'arrivée du premier malade, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a officiellement annoncé, ce lundi, que le pays n'était plus touché par l'épidémie.