Ghislaine Maxwell. Fille du magnat de la presse Robert Maxwell, cette personnalité mondaine britannique est longtemps restée l'une des zones d'ombre de l'affaire Jeffrey Epstein, ce richissime homme d'affaires arrêté par le FBI il y a deux ans et inculpé pour "trafic sexuel en bande organisée de mineures". Ex-compagne d'Epstein, qu'elle aurait introduit au monde mondain, elle fut rapidement accusée d'avoir "recruté" des adolescentes afin d'alimenter le vaste trafic supervisé par le milliardaire, témoignages à l'appui.
Le 29 décembre dernier, après un mois de traitement juridique à Manhattan, Ghislaine Maxwell a finalement été reconnue coupable par un tribunal de New York de crimes sexuels. Parmi les chefs d'accusation, un trafic de mineures qui aurait eu lieu dix ans durant, entre 1994 et 2004. Ghislaine Maxwell a donc été reconnue coupable de ce dont on l'accuse depuis l'éclatement de "l'affaire Epstein" : "livrer" des mineures à son ancien compagnon (retrouvé mort dans une prison new yorkaise en août 2019) et ainsi collaborer à un vaste trafic sexuel.
Ou pour citer le verdict du procureur fédéral du tribunal de Manhattan, "l'un des pires crimes que l'on puisse imaginer".
"Un jury à l'unanimité a reconnu Ghislaine Maxwell coupable de faciliter et prendre part à l'agression sexuelle d'enfants. Le chemin de la justice a pris trop de temps. Mais la justice a été rendue aujourd'hui", a encore affirmé ledit procureur, Damian Williams, comme le relate le site de Franceinfo. Williams adresse également ce discours aux victimes, au "courage de ces filles, devenues des femmes".
Ces "filles" qui ont libéré la parole se prénomment "Jane", "Kate", "Carolyn" (des pseudonymes) ainsi qu'Annie Farmer. Elles ont témoigné de faits accablants, comme des massages sexuels systématiquement pratiqués envers Jeffrey Epstein, "souvent en présence de Ghislaine Maxwell". Certaines n'avaient même pas quinze ans. Epstein a été considéré au tribunal comme "le partenaire et le complice de toujours" de la personnalité mondaine.
L'empire de Jeffrey Epstein comprenait de nombreuses propriétés et même une île, au sein desquelles se succédaient des années durant des dizaines de mineures, engagées comme "masseuses", mais dont les prestations rémunérées aboutissaient pour la plupart à des agressions sexuelles. L'homme d'affaires employait des "rabatteuses" dont l'âge coïncidait avec celui des victimes. Afin d'assurer ce trafic, il faisait voyager ces victimes en avion. Avion auquel il avait attribué un nom tout aussi sordide : le "Lolita Express".