Favorite pour la médaille d'or dans l'épreuve de patinage artistique individuel après avoir réalisé le meilleur programme court des JO ce mardi 15 février, la jeune Kamila Valieva était l'une des grandes favorites des Jeux Olympiques de Pékin. Mais la sportive de 15 ans a finalement été contrôlée positive suite à un contrôle antidopage réalisé fin décembre avant le coup d'envoi des Jeux. Une annonce qui a fait grand bruit.
Si le tribunal arbitral du sport l'a autorisée à concourir ce jeudi à la compétition individuelle, c'est vers son entraîneure que se tournent les regards : Eteri Tutberidze. Une coach aux méthodes aujourd'hui contestées. On lui reconnaît effectivement une rigueur très poussée, mais également une certaine violence dans son rapport aux sportifs et à leur formation au quotidien.
Comme l'énonce à ce titre France 24, son club d'entraînement Sambo 70 est associé à "une rigueur poussée à l'excès chez des enfants souvent pris quasiment à la sortie du berceau", et considérée comme une véritable "usine à champions" dont les athlètes seraient "un matériau à façonner, d'une main de fer, en malmenant les corps jusqu'à l'extrême".
L'entraîneure native de Moscou soumettrait effectivement ses élèves "à de lourdes charges de travail répétitif, sans prendre en compte leur jeune âge", rapporte encore France 24. Et mettrait un poing d'honneur à surveiller leur prise de poids quotidiennement, quitte à rendre certaines sportives anorexiques. Des pressions qui seraient donc à la fois psychologiques et physiques, engendrant chez les principales concernées un certain mal-être.
Aujourd'hui, certains médias sportifs s'interrogent dès lors : Kamila Valieva elle aussi a-t-elle été poussée à bout ? "Au quotidien, les conditions peuvent être impitoyables. On ne compte plus les patineuses qui n'ont pas résisté très longtemps à ces contraintes. Aux yeux de Tutberidze, il n'y a pas trop de sacrifices pour atteindre les sommets. Et ses jeunes championnes doivent adhérer à 100% à cette philosophie", fustige Eurosport.
Plusieurs témoignages de championnes, comme celui d'Alena Kostornaïa, ont employé les termes "douleur" et "humiliation" pour qualifier ses entraînements, ou ceux, amers, de Polina Shuboderova : "Si vous êtes fatigué ou blessé, vous allez quand même sur la glace et travaillez. Même si vous avez deux orteils cassés, vous faites la même chose cent fois par jour. Deux cents, si nécessaire".
Face à ces récits accablants, les larmes de Kamila Valieva à la fin du programme court féminin pourraient laisser entrevoir le désarroi d'une adolescente poussée à bout.