Après la consternation, les questions se multiplient sur les causes et les circonstances du meurtre, samedi à Kidal (Nord du Mali) des journalistes Ghislaine Dupont 57 ans et Claude Verlon, 58 ans « assassinés froidement. L'un a reçu deux balles, l'autre trois balles », a déclaré dimanche le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius après une réunion de crise à l'Élysée.
Cinq personnes suspectées d'avoir participé à l'enlèvement et à l'assassinat des deux journalistes ont été arrêtées, hier vers 22h, assure Europe 1, qui cite des responsables locaux. L'entourage du ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian ne confirme pas, mais explique que les forces françaises disposent « d'indications permettant de remonter la trace » des meurtriers.
L'identité de leurs ravisseurs reste pour l'heure inconnue. « Selon le témoignage d'Ambéry Ag Rhissa, le représentant du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) que les journalistes venaient d'interviewer et qui a assisté à l'enlèvement, les agresseurs parlaient tamachek, la langue des Touareg. Kidal est le berceau de la communauté touareg et du MNLA », précise l'AFP. L'organisation touareg a d'ores et déjà condamné le crime. L'hypothèse d'un enlèvement organisé par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) n'est pas non plus écartée.
Autre piste : celle d'une course-poursuite ayant mal tournée. « Selon le porte-parole de l'état-major français, le colonel Gilles Jaron, les forces françaises installées à l'aéroport de Kidal, alertées de l'enlèvement, ont envoyé une patrouille et deux hélicoptères sur les lieux, mais ont découvert les corps des deux journalistes sans avoir vu ou affronté les meurtriers », précise Le Monde. Des membres de la direction de RFI sont arrivés dans la nuit de dimanche à lundi à Bamako afin d'organiser le rapatriement des deux corps en France « au plus tôt » ce lundi.