Le 11 octobre est la Journée internationale des filles, 2021 l'année mondiale de l'éradication du travail des enfants. Pourtant, aujourd'hui encore, le constat est sans appel : ce fléau perdure aux quatre coins du globe, privant les premier·e·s concerné·e·s de leur enfance et de leur éducation, et les confrontant à des dangers redoutables.
L'organisation non-gouvernementale Plan international France révèle ainsi que 160 millions d'enfants travaillent dans le monde, les filles étant particulièrement affectées par cette exploitation dramatique. 63 millions d'entre elles y sont ainsi forcées, ce qui représente la population de l'Italie.
"Astreintes aux formes les plus violentes, les plus dangereuses et les plus invisibles du travail, elles demeurent les premières touchées par la traite, l'esclavage domestique, les tâches dans les mines, l'enrôlement dans des groupes armés ou l'exploitation sexuelle à des fins commerciales", énumère l'ONG. Et de préciser : "Elles représentent plus des trois quarts des survivant·e·s de l'exploitation sexuelle."
Une réalité que l'épidémie de Covid-19 a fortement accentuée, mettant les progrès dans le domaine à l'arrêt pour la première fois depuis 20 ans. Au Cambodge notamment, pour citer un exemple tragique, la traite des filles a presque doublé en 2020.
Aujourd'hui, plus de 20 millions d'entre elles n'ont pas accès à l'éducation. En tout, ce sont 132 millions de fillettes dans le monde qui en sont dépourvues. Et les conséquences sont dévastatrices. "Privées du lieu de protection et d'apprentissage que représente l'école, elles sont exposées aux risques d'exploitations domestiques informelles et de violences sexuelles."
Pour tenter d'y mettre un terme urgemment, Plan international France demande aux gouvernements et à la communauté internationale "de protéger les filles contre toutes les formes d'exploitation, d'éradiquer sans attendre les pires formes du travail des enfants, de garantir aux filles un cycle minimum de 12 ans d'éducation gratuite, sûre et de qualité, de consacrer 20 % du revenu national aux investissements en matière d'éducation, et enfin, de favoriser l'accompagnement, la reprise des études et l'accès à la formation professionnelle des filles astreintes au travail."
Et de marteler : l'éducation est le premier levier d'émancipation.