La théorie du genre à l'école n'a pas fini de faire débat. Il se pourrait bien que les parents s'en mêlent à la rentrée, si l'on en croit les déclarations de porte-paroles de la Manif pour tous, inquiets de la diffusion de certaines méthodes éducatives dans les écoles et les crèches. Selon un responsable du mouvement interrogé par Le Figaro, « un faisceau d'indices concordants » permet de penser que la notion de genre sera de plus en plus mise en avant au détriment du sexe biologique : mobilisation du syndicat SNUipp pour lutter contre l'homophobie dès le primaire, références au gender dans les manuels scolaires, etc.
Selon Jérôme Brunet, président de l'Appel des professionnels de l'enfance, le « changement de mentalité » souhaité par le ministre de l'Éducation Vincent Peillon et la « réforme de civilisation » annoncée par Christiane Taubira, vont se faire « subtilement, par le biais de l'école ».
La mobilisation de la Manif pour tous commencera dès la rentrée de septembre, où seront organisés des « comités de vigilance » dans les écoles. Ceux-ci s'appuieront sur les parents et les fédérations de parents pour faire remonter les références à la théorie du genre et les méthodes d'éducation pour l'égalité des sexes qui s'y rapportent. Chaque parent aura la possibilité de témoigner via un courriel. « Cela nous permettra de sensibiliser les parlementaires et de préparer les municipales, car les élus locaux sont partie prenante dans l'achat de manuels scolaires et de livres pour les crèches. On n'oublie pas les crèches, dont beaucoup réfléchissent en ce moment à la "déconstruction des stéréotypes" », précise Arnaud, responsable du pôle « genre » de la Manif pour tous.
En 2012 déjà, deux députés UMP s'étaient ligués contre la diffusion de la théorie du genre et avaient demandé une « commission d'enquête sur l'introduction et la diffusion de la théorie de gender en France », arguant que les conséquences de celle-ci « représentent un tel bouleversement de notre contrat social que les Français sont en droit d'en être informés ».
Un argument repris par la Manif pour tous, qui, par la voix de sa présidente Ludovine de la Rochère, s'est déclarée prête « à taper très fort ». « On ne lutte pas pour l'égalité des sexes en niant la différence entre les sexes ! », a déclaré Ludovine de la Rochère. Avant de poursuivre : « Si la proposition de loi sur la PMA pour toutes n'est pas retirée, on envisage d'ores et déjà une nouvelle grande manifestation. »