Selon une étude de la Fondation de France publiée aujourd’hui, la pauvreté multiplie par deux le risque de solitude. Cette enquête, menée auprès de 4 006 personnes, révèle que 18 % des ménages français ayant des revenus inférieurs à 1 000 euros par mois entretiennent très peu de liens que ce soit avec leur famille, leurs amis, leurs voisins, au travail ou au sein d’une association. « La déficience de moyens financiers engendre un accès restreint aux transports, à des lieux de sociabilité et une réticence à accueillir des invités à domicile, par manque de place notamment », explique Odile de Laurence, responsable de l’Observatoire de la Fondation de France.
En France, 4 millions de personnes vivent dans l'isolement soit 9% des Français âgés de plus de 18 ans. Près d’un Français sur 10 (8%) n'a aucun lien, même occasionnel, avec sa famille, 19% n'ont pas de relations amicales régulières et 9% déclarent même n'avoir aucun ami.
La réciproque se vérifie également : la solitude entraîne la pauvreté. « Aujourd’hui, l’isolement conduit aussi à la précarité », analyse Julien Damon, sociologue et professeur associé à Sciences-Po. « Ces deux dynamiques s’auto-entretiennent. D’ailleurs, il ne faut jamais oublier que la pauvreté ne doit pas être uniquement envisagée sur le plan monétaire : l’absence de lien social la définit autant que l’argent », ajoute-t-il.
Après la publication de ces résultats, 26 associations appellent les Français à un rassemblement contre l’exclusion, le jeudi 7 juillet à Paris.
(Source : lacroix.com)
Charlotte Charbonnier
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