Dans la catégorie étrangeté, voici venu la ligne de bijoux TGap. Créés par la designer singapourienne Soo Kyung Bae, ces 6 pendentifs pourraient carrément trouver leur place autour de notre cou s'ils n'étaient pas destinés à notre entrejambe. Pas érotique pour deux sous, ces joyaux minimalistes ont en fait une utilité plutôt dangereuse puisqu'ils sont là pour orner le thigh gap des brindilles de ce monde. De quoi s'arracher les cheveux et hurler au scandale. Sauf qu'il y a un mais et qu'il est plutôt intelligent et bien foutu même.
Car ces pendentifs vendus à 190$ l'unité n'existent pas vraiment. Soo Kyung Bae, une étudiante en design industriel à l'Université Nationale de Singapour, a créé cette fausse ligne de bijoux pour éveiller les consciences au sujet des standards de beauté impossibles à atteindre et qui sont pourtant imposés aux jeunes femmes et filles de ce monde. Ainsi, il n'y a qu'à essayer de remplir son panier virtuel sur le site de TGap pour être redirigé vers une page beaucoup plus ancrée dans la réalité qui alarme sur les dangers d'une telle mode. D'autres tendances nées sur les réseaux sociaux et qui ont un énorme attrait auprès des plus jeunes, sont également citées : le tristement célèbre Collarbone Challenge, le récent A4Waist Challenge, ou encore le Thighbrow, ce pli de peau qui se forme entre les cuisses et les hanches d'une femme quand elle s'agenouille...
Interrogée par Dezeen Magazine , Soo Kyung Bae a expliqué s'être intéressée particulièrement au thigh gap car il s'agit "de l'une des premières tendances concernant l'idéal de beauté féminin que les médias ont popularisé". Car selon elle, si la mode est souvent pointée du doigt pour l'image de la femme qu'elle renvoie, les magazines, reportages, et autres sites internet ne sont pas innocents non plus. Elle ajoute ainsi : "Je voulais démontrer à quel point les médias peuvent influencer la perception que l'on se fait du corps humain. Ces bijoux emmènent le thigh gap à un autre niveau, ils ont été créés dans l'espoir de susciter des questions. Si nous laissons les médias continuer à populariser des idéaux de beauté aussi irréalistes, ces bijoux pourraient-ils devenir réalité ?"