Najat Vallaud-Belkacem l’avait d’ores et déjà annoncé à la sortie du conseil des ministres mercredi dernier : la question de l’ouverture de la procréation médicalement assistée à tous les couples ne sera finalement pas intégrée à une future loi sur la famille. La ministre et porte-parole du gouvernement avait ainsi déclaré que le sujet devait être examiné « dans un cadre serein » qui permettra de « traiter tous les enjeux, y compris de bioéthique, donc nous trouverons le meilleur véhicule pour porter l'ensemble de ces enjeux ». Le gouvernement préfère donc attendre l'avis du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), qui ne sera pas rendu avant au mieux mars 2014. Une position confirmée par les propos de la ministre déléguée chargée de la Famille Dominique Bertinotti, favorable à la PMA, rapportés par le Monde : « Tout le monde a tiré les leçons des débats sur le mariage, le risque est qu'à nouveau l'attention se concentre sur cette question. Je pense que le bon sens l'emportera chez les députés », a ainsi affirmé la ministre.
Après de nombreux reports et reculs en douceur face à cette épineuse thématique, le gouvernement a donc préféré revenir sur la promesse faite par Jean-Marc Ayrault de voir la question de la PMA intégrée au futur projet de loi sur la famille qui devrait être présenté avant la fin de l’année. Alors que le Premier ministre assurait le 26 avril dernier dans 20minutes qu’il refuserait de « passer en force », la crainte en pleine année électorale de voir à nouveaux les cortèges de la Manif pour tous se former l’auront donc mené à opter pour l’apaisement. En attendant, Dominique Bertinotti a commencé à travailler sur un texte de loi : « Les autres questions ne peuvent pas être laissées en suspens, justifie-t-elle dans le Monde. Il faut avancer pas à pas ».
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