Et si se faire plaisir en mangeant du fast-food en petite quantité constituait une nouvelle façon de manger plus sainement ? D'ailleurs, obtenir un cadeau pour nous récompenser d'avoir réduit nos rations serait le meilleur moyen de motiver petits... et grands ! Le garant de notre ligne (et de notre santé) se cacherait-il donc dans le menu Happy Meal ? Une récente étude menée par l'Université d'Arizona et publiée dans " The Journal of Experimental Psychology " semble en tous cas pencher en ce sens.
Partants du constat que le "surpoids et l'obésité sont constamment en hausse aux États-Unis, mais également à l'échelle mondiale" et que malgré l'instauration de portions "normales", nombre d'entre nous leur préfèrent encore les repas "XL", des chercheurs américains ont réalisé une enquête pour voir dans quelle mesure nous serions prêts à modifier nos habitudes alimentaires. Surprise : nous faire miroiter une "carotte" (pas le légume hein, mais l'obtention d'un cadeau ou d'une petite somme d'argent) semble être un excellent moyen de nous motiver à surveiller notre ligne. C'est ce qui émane d'expériences menées auprès de groupes dont des collégiens, des d'étudiants et des salariés.
Dans le premier cas, on proposait à des élèves de sixième de choisir entre un demi-sandwich avec lequel était offert une paire d'écouteurs bon marché ou un sandwich entier mais sans cadeau avec. Et bien, 78 % des élèves de sixième ont commandé le demi-sandwich. Plus motivés par la surprise que par la quantité alimentaire donc. Idem chez les salariés et étudiants à qui l'on proposait à la place des écouteurs, la possibilité de gagner 10.000 points de fidélité ou une carte cadeau d'une valeur de 100 dollars. Et le montant du gain ne semble pas avoir énormément d'impact puisqu'en leur proposant une carte cadeau de 50 dollars, ils privilégiaient toujours le petit repas.
L'étude révèle également que les personnes ayant opté pour une portion réduite n'avaient pas pour autant ingéré plus de calories supplémentaires le reste de la journée qu'ils ne le feraient d'habitude. Un phénomène que les chercheurs expliquent par le fait que de gagner un cadeau avec un repas plus light stimulerait les mêmes zones du cerveau qu'en avalant une grande portion. Le gain matériel fait donc office d'excellent substitut alimentaire.
Au vu de ces résultats, les scientifiques estiment que si les restaurants appliquaient ce modèle, c'est-à-dire, proposer une récompense non-alimentaire même minime à leurs clients privilégiant les petites portions, les consommateurs seraient plus enclins à restreindre la taille de leur assiette. En attendant que la tendance se généralise, nous n'avons plus qu'à tous se ruer sur les menus enfants ! En espérant que la prochaine étape consiste à proposer des aliments plus sains...