Connaissez vous "le mouvement de société international LGBT" ?
Beaucoup de mots pour ne pas déployer de langage complotiste traditionnel, type "lobby" : c'est ainsi qu'a été désignée la communauté LGBTQ par le ministère de la Justice du gouvernement russe. Ce dernier souhaiterait ni plus ni moins que l'interdiction de ladite communauté... Dans un pays où les droits des personnes homosexuelles, trans et queer sont déjà largement bafoués.
Comme le relate le magazine Têtu, c'est le17 novembre dernier que le ministère en question aurait exigé cette interdiction. La cause ? "Extrémisme".
"Le ministère de la Justice a déposé une demande administrative auprès de la Cour suprême afin de classer comme extrémiste le mouvement de société international LGBT et d'interdire ses activités sur le territoire de la Fédération de Russie", développe un communiqué.
Une audience devrait même avoir lieu le 30 novembre prochain à la Cour suprême de la fédération pour attester, ou non, de cette demande d'Etat...
Il faudrait des pages pour détailler l'ampleur de l'homophobie en Russie, entre politiques discriminatoires et diffusion de programmes ouvertement homophobes - on se rappelle du gros succès l'an dernier à la télé russe de l'émission de téléréalité "Je ne suis pas gay", au sein de laquelle huit candidats doivent tout simplement prouver... qu'ils ne sont pas homos.
Plus globalement, Vladimir Poutine associe directement l'homosexualité et la communauté LGBTQ à une "propagande" qu'il faudrait combattre. En novembre 2022, les députés russes votaient un durcissement d'une loi controversée de 2013 réprimant la "propagande LGBT". Autrement dit, tous celles et ceux qui "feraient la promotion de relations sexuelles non traditionnelles". Et ce sous toutes les formes possibles, des médias aux créations artistiques en passant par Internet. De quoi ravir les homophobes les plus décomplexés.
Le nouveau communiqué du ministère de la Justice est pour Têtu la démonstration d'une politique "homophobe et transphobe" se caractérisant par "des mesures conservatrices affirmant comme de bien entendu défendre ainsi les enfants face à des comportements prétendument déviants".
Un climat très inquiétant pour des personnes déjà discriminées.