En 1954, Julliard publie Bonjour tristesse, le court roman d’une gamine dégingandée de 18 ans. Succès fulgurant, Françoise Sagan reçoit le Prix des Critiques. « Ce prix décerné […] à un charmant petit monstre de dix-huit ans [dont] le mérite littéraire éclate dès la première page et n'est pas discutable », écrira François Mauriac à la Une du Figaro. D’autres romans suivront avec le même succès et Françoise Sagan devient une célébrité tant pour sa carrière triomphante que pour sa « vie de patachon » (selon ses propres mots) qui défraie la chronique mondaine entre virées sur la côte d’Azur, soirées dispendieuses au casino, voitures de collection et addictions en tout genre.
Très vite, Françoise Sagan se confond dans l’imaginaire commun à ses personnages, des jeunes gens aisés, oisifs, désinvoltes et cyniques. La jeune femme incarne un mode de vie… et une mode : un savant mélange de basiques masculins (espadrilles, jeans et chemises retroussées, marinières et petits foulards autour du cou) et de détails bourgeois.
La signature Sagan, ce sont ces chemises colorées signées Peggy Roche (sa compagne), des sautoirs en pagaille et un sillage fait de Chanel no5 et du parfum de ses Kool qu’elle fume par dizaines. « L’unique élément qu’on remarquait était les couleurs de ses chemisiers : pastel, rose, orange, ou rouge, sa couleur préférée. Jamais de vert ni de noir. Jamais non plus de bague, bracelet ou de boucles d’oreilles », a confié son fils Denis Westhoff, dans les colonnes de Vanity Fair. Et d’ajouter : « Ma mère n’aimait pas le noir. Sauf sur une robe du soir ».
On intitulera d’ailleurs La petite robe noire ce recueil d’articles de Sagan parus dans la presse, regroupés en « carnets » par les Éditions de l’Herne et dans lequel le « charmant petit monstre » a écrit : « On ne s'habille pas pour éblouir les autres femmes ou pour les embêter. Une robe n'a de sens que si un homme a envie de vous l'enlever, je dis bien l'enlever pas l'arracher en hurlant d'horreur. Un homme ne vous aime pas pour une robe. »
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