Gavés jusqu'à l'écoeurement de films romantiques se terminant en happy end, poussés dans nos retranchements par des questions toutes en finesse telles que "Alors, encore et toujours célibataire ?", on en vient tout naturellement à se dire que la vie à deux est le summum de la normalité et le mariage, la lumière au bout d'un chemin long et sinueux. Cette norme imposée par la société peut nous faire sombrer dans la schizophrénie, surtout si l'on vit seul et qu'en fait, on apprécie plutôt la chose. Mais avant de vous demander si le statut d'excentrique de la famille va bientôt vous revenir, peut-être devriez-vous jeter un oeil à la récente étude menée par l'Université de Californie. Car après plus de deux décennies à étudier les personnes mariées et les célibataires, les scientifiques en sont arrivés à une conclusion inattendue : la vie en solo est plus épanouissante que le mariage.
Présentée lors de la convention annuelle de l'Association des psychologues américains et relayée par le site Medical Daily, cette étude a analysé 800 recherches précédemment menées sur la vie de couple. Bella DePaulo, l'auteure principale de l'étude et chercheuse à l'Université de Californie, a découvert que généralement, les célibataires ne sont pas étudiés comme tels mais comme éléments de comparaisons aux personnes mariées. Pourtant, lorsque les études se focalisent uniquement sur les célibataires, elles donnent lieu à des découvertes très intéressantes.
Bella DePaulo estime ainsi que les adeptes de la vie en solo sont loin d'être isolés. Mieux, ils resteraient plus facilement en contact avec leurs parents, leurs proches et leurs amis que les gens mariés. La scientifique explique cela par le fait qu'époux et épousent vont plus facilement compter l'un sur l'autre et donc tout naturellement moins ressentir le besoin de contacts sociaux. Mais surtout, l'étude démontre que les célibataires ont un sens plus aigu d'autodétermination et, selon Bella DePaulo, qu'ils sont plus à même d'expérimenter "un développement et un sentiment d'évolution en tant qu'individu".
Longtemps considéré comme socialement inacceptable – du moins à partir d'un certain âge – le célibat serait donc finalement le meilleur moyen de vivre une vie épanouie. Une étude différente menée par l'Université de Miami et également relayée par Medical Daily, va elle aussi dans ce sens. Cette fois-ci, on découvre que plus les célibataires sont autosuffisants moins ils ont de chance d'éprouver des émotions négatives. Un fait qui ne s'applique pas chez les personnes mariées. En effet, plus un partenaire (ou les deux) appréciera de s'occuper des choses lui-même, plus il sera susceptible d'éprouver des sentiments négatifs.
Doit-on prendre au pied de la lettre les résultats de ces différentes études et refuser la robe blanche ? S'il est vrai qu'en France le nombre de mariages diminue et que le taux de divorce se porte bien (52% en 2013), on peut aussi se dire que tout est une question de vision de la vie. Certaines personnes se retrouveront dans les résultats de ces études tandis que d'autres pas du tout. Mais ce qui est sûr, c'est que les recherches menées par le professeur DePaulo ne sont pas vaines puisqu'elles permettent de dédiaboliser la vie de célibataire et donc, de faire bouger les conventions sociales. Bague au doigt ou pas, on est pour.