« Beaucoup reste à faire ». C’est la conclusion que tire la Banque mondiale de son dernier rapport sur les égalités entre les hommes et les femmes dans le monde. Rendu public mardi 24 septembre, le rapport Women, Business and the Law 2014 : Removing Restrictions to Enhance Gender Equality (Les Femmes, l’Entreprise et le Droit : Lever les obstacles au renforcement de l’égalité hommes-femmes) s’est penché sur les avancées juridiques et sociales en matière de droits des femmes, mais aussi sur la persistance des discriminations à l’égard des femmes dans 143 pays du globe.
Certes, précise le rapport, des progrès significatifs ont été observés en matière d’égalité des sexes ces dernières années. La Côte d’Ivoire, le Mali, les Philippines ou encore la République slovaque ont ainsi mené de vastes réformes pour « améliorer les perspectives économiques des femmes durant ces deux dernières années ».
Mais tout n’est pourtant pas joué. De nombreuses lois défavorables aux femmes sont encore en vigueur, analyse le rapport, notamment au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, dans les pays de l’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud.
Quinze pays continuent de refuser l’accès à l’emploi aux femmes sans que ces dernières n’aient reçu l’assentiment de leur époux. C’est le cas notamment de l’Iran, de la Syrie, de la Bolivie, du Gabon ou encore de la Guinée-Conakry. Dans ce dernier pays, les femmes doivent saisir la justice pour faire annuler la décision de leur mari de s’opposer à ce qu’elles exercent un emploi.
Sans aller jusqu’à refuser l’emploi aux femmes, la Fédération de Russie fait preuve elle aussi d’un sexisme professionnel flagrant : par soucis de « protéger les femmes », ces dernières n’ont ainsi pas le droit d’exercer pas moins de 456 professions, comme celle de conducteur d’engin agricole, d’aiguilleur de trains ou de plombier.
Le rapport de la Banque mondiale pointe aussi du doigt les nations patriarcales, où les hommes sont encore juridiquement considérés comme les « chefs de famille ». En Arabie saoudite, au Honduras ou au Sénégal, c’est à eux seuls qu’incombent de prendre les « décisions cruciales » dans la vie de leur épouse, comme leur lieu de résidence, l’obtention d’un passeport ou d’une carte d’identité, ou encore l’ouverture d’un compte bancaire.
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