On savait déjà que les publicités sexistes réduisant les femmes à leur corps et leur sex-appeal nuisaient à l'image que celles qui les voient avaient d'elles-mêmes, et voilà qu'une étude vient de montrer qu'elles ne réussissent pas plus aux hommes.
Des chercheurs en psychologie de deux universités américaines se sont en effet penchés sur l'effet de ces publicités sur des représentants de la gent masculine et ils ont ainsi découvert que ces hommes sont également moins satisfaits de leur corps après avoir vu des publicités avec des femmes-objets.
Pour arriver à cette conclusion, les auteurs de cette étude ont rassemblé 437 hommes et femmes âgés de 18 à 25 ans et leur ont demandé de répondre à un questionnaire au sujet de leur consommation des médias et de leur utilisation des réseaux sociaux. Ils leur ont ensuite demandé de dire s'ils étaient d'accord avec des affirmations comme "J'aimerais que mon corps ressemble à celui des modèles dans les magazines", afin de déterminer à quel point ils étaient influencés par les médias. Enfin, ils les ont interrogés au sujet de leur degré de satisfaction concernant leur corps et leur apparence physique.
Ensuite, ils ont séparé les volontaires en deux groupes : le premier a visionné six publicités dans lesquelles les femmes sont chosifiées et le second six réclames dans lesquelles elle ne le sont pas. Ils ont ensuite mesuré à nouveau le degré de satisfaction des participants au sujet de leur corps après visionnage en leur posant des questions. Ils ont ainsi pu constater que les personnes qui avaient vu des publicités avec des femmes-objets étaient toutes moins satisfaites de leur apparence physique après ce visionnage. Si les femmes étaient très sensibles à ces images, les hommes étaient également affectés.
Cette étude montre donc que la chosification des femmes qu'on observe dans la publicité n'est pas uniquement dangereuse pour l'image que les femmes ont d'elles-même, et qu'elle touche également les hommes. Le fait de démontrer que les hommes aussi peuvent souffrir de ce phénomène pourrait à terme contribuer à réduire le nombre de publicités réduisant le femmes à des objets : car, au bout du compte, quand les femmes sont ainsi chosifiées, c'est tout le monde qui en pâtit.