Lola Le Lann est une actrice et chanteuse, fille du trompettiste Eric Le Lann et de la comédienne Valérie Stroh, dont le premier album devait paraître vendredi dernier. Ce mardi 6 octobre, elle a publié un long texte sur Instagram en expliquant que la sortie ne se ferait finalement pas. Une décision qu'elle confie avoir prise avec le reste de son équipe. En cause, les "violences graves" supposément commises par un de ses auteurs, atteste Le Figaro.
"Mercredi dernier, peu après mon post annonçant la sortie prochaine de mon album, j'ai reçu un message témoignant d'actes effroyables et intolérables accusant un des auteurs de mes chansons, preuves à l'appui", écrit la jeune femme sur le réseau social. "Et j'ai appris peu après l'existence de plusieurs plaintes ainsi qu'un nombre considérable de témoignages à l'encontre de cette même personne."
De cette personne justement, l'identité n'est pas encore révélée, mais on connaît l'ampleur de son oeuvre dans la pop française, puisqu'il aurait répertorié 129 titres à la Sacem (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique), rapporte Le Figaro, qui explique garder l'anonymat de l'accusé tant que la rédaction n'a pas obtenu de "copies des plaintes au pénal des victimes".
Lola Le Lann poursuit, assurant qu'elle a elle-même, au cours de leur collaboration, eu "de grands différents avec [lui], mais par hostilité́ aux scandales sans preuves et respect pour mon équipe j'avais toujours fait en sorte de mener mon projet le plus sereinement possible". Elle ajoute cependant qu'il y a "toujours un moment où la vérité vous rattrape". Et dans ces conditions, sortir cette album devenait pour elle impossible. "La question ne s'est pas réellement posée pour moi", lâche-t-elle. "Car comment défendre les paroles de quelqu'un qui va à ce point à l'encontre de nos valeurs."
"Je crois aussi que, dans le jeu ou la musique, interpréter, incarner, c'est se donner les moyens d'y croire. Alors, avec les textes d'une telle personne ce serait un peu comme se glisser un serpent dans la gorge en essayant de chanter juste. Et je ne veux pas perdre une minute de plus à chanter les paroles d'un tel mensonge".
Récemment, une vague #MeToo a déferlé dans la musique. Avec les témoignages de femmes qui auraient été séquestrées et battues par le rappeur français Moha La Squale, une autre agressée sexuellement par le rappeur belge Roméo Elvis, ou encore la mise en place, par un collectif, d'un formulaire destiné à recueillir les récits des victimes ou témoins de violences sexistes ou sexuelles. Pour que la parole se libère et que la honte change de camp.