« Quand je crois à quelque chose, je ne lâche pas ! » Martine Aubry a peut-être symboliquement passé la main à Harlem Désir samedi 27 octobre au congrès de Toulouse mais elle a aussi rappelé que la fin de son mandat à la tête du Parti socialiste ne rimait pas avec retrait de la scène nationale et strict retour à Lille. L’ex-première secrétaire a martelé ses convictions : non-cumul des mandats, vote des étrangers pour les élections locales, relance de la compétitivité. Vaste programme qui ressemble à s’y méprendre à un calendrier exécutif. Pourtant, Martine Aubry a assuré de son soutien la majorité gouvernementale : « Ne cédons pas à la tentation de haranguer le gouvernement, de l'enjoindre de faire telle ou telle réforme le plus rapidement possible (…) Arrêtons de parler dans la presse ! Les Français n'y comprennent plus rien. Ils ont besoin de nous voir comme un seul bloc. »
Si elle a soutenu le Premier ministre Jean-Marc Ayrault qu’elle sait fragilisé – « C'est un homme de gauche qui est droit ! Soutenons-le : il le mérite et il en a besoin ! » –, l’ovation qui lui a été réservée à Toulouse n’est pas de bon augure pour le gouvernement et pour François Hollande, lui qui a tout mis en œuvre pour qu’elle quitte l’institution du Parti. Et ceux qui murmurent qu’elle vise une deuxième partie de quinquennat à Matignon sont de plus en plus nombreux. N’en déplaise aux hollandais qui relativisent sa performance et sa popularité : « Un congrès, c'est une messe laïque. C'est bien normal d'ovationner celui ou celle qui part… », modère d’ailleurs Bruno Le Roux, leader du groupe PS à l’Assemblée nationale.
Néanmoins, l’idée fait son chemin. Un proche de François Hollande a même déclaré : « Hollande est avant tout politique. Si à un moment donné, Martine s'impose, il n'hésitera pas à la nommer ». Les proches de Martine Aubry ne se sont eux pas prononcés sur la question : « Elle n'a pas de plan de carrière. Elle ne construit pas une démarche pour se rendre indispensable et attendre qu’untel ou untel trébuche ». Et la principale intéressée de camper sur ses positions en confiant dans les allées du congrès : « Je ne suis pas morte, je suis une militante ! »
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