Les derniers ajustements. Alors que Martine Aubry devait faire part de son choix pour sa succession à la tête du PS avant mardi, minuit, il aura fallu patienter une nuit supplémentaire. Le suspense a donc été maintenu jusqu’au bout, et l’annonce officielle a eu lieu mercredi matin : c’est Harlem Désir qui succèdera à la Première secrétaire. « Au terme d'une consultation des responsables de notre parti, signataires de notre motion, dans une volonté de rassemblement et de renouvellement, notre choix s'est porté sur Harlem Désir comme premier signataire, et Guillaume Bachelay comme deuxième signataire de notre motion "Mobiliser les Français pour réussir le changement" (...) Si les militants y adhèrent le 11 octobre, et votent pour notre candidat le 18 octobre, Harlem Désir sera le Premier secrétaire du Parti socialiste conformément à nos règles. Guillaume Bachelay en sera le numéro deux », indique la proposition du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et de la Première Secrétaire sortante Martine Aubry.
En lice face à Jean-Christophe Cambadélis, Harlem Désir s’était présenté comme le candidat « de la démocratie militante, du rassemblement qui est indispensable pour soutenir le président de la République et de la poursuite de la rénovation » du Parti socialiste, engagée par Martine Aubry. S’il était le grand favori pour prendre la place de la Première secrétaire, les négociations ont néanmoins été âpres pour satisfaire tous les courants du parti et distribuer les « bons morceaux » du PS en répartissant les places au sein des instances nationales et en distribuant les sept autres postes stratégiques de la direction : coordination, élection, fédérations, trésorerie, organisation, porte-parole, relations extérieures. Une « tambouille » qui a suscité moult agacements et contestations au sein du PS, mais également chez les militants, qui pour certains se sentent dépossédés de leur décision. En effet, si officiellement les militants seront invités à avaliser les choix négociés au sommet en votant pour les différentes motions en compétition et pour le nouveau numéro 1 du parti, en pratique le premier signataire de la motion majoritaire deviendra de facto le Premier secrétaire.
De SOS Racisme à la tête du PS
Harlem Désir, 53 ans, peut se targuer d’un parcours atypique, démarré dans le militantisme avec la création de l’association SOS Racisme dans les années 1980, dont il a été le président de 1984 à 1992. Le jeune homme d’origine martiniquaise sait jouer de sa notoriété et de son rôle de porte-parole de la jeunesse pour attirer les médias, porteur du slogan de toute une génération « Touche pas à mon pote ». Il rejoint le Parti socialiste en 1994 et assure par la suite différentes responsabilités au sein du parti : Secrétaire national chargé des relations avec le mouvement social de 1995 à 1997, membre du bureau national, Responsable national à l’Europe, et Secrétaire national à l’Europe de 2003 à 2005 puis Secrétaire national à la mondialisation de 2005 à 2008. Depuis décembre 2008, il est Secrétaire national à la coordination. Élu député européen en 1999, il est réélu en 2004 et est promu vice-président du groupe parlementaire du Parti socialiste européen.
Le Conseil national entérinera dès mercredi les différentes motions déposées en vue de la réunion du PS en octobre pour le Congrès de Toulouse.
Crédit photo : harlem-desir.fr
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