Que le futur Premier ministre soit un homme ou une femme, peu importe. Ainsi, 77% des sondés interrogés par l’institut CSA pour Terrafemina estiment que « cela n’a pas d’importance ». Une majorité écrasante qui montre bien que ce sont les compétences qui comptent aujourd’hui pour diriger un gouvernement.
Martine Aubry, plébiscitée pour être Premier ministre
En revanche, les hypothèses de Premier ministre en cas de gouvernement de droite ou de gauche sont assez marquées. À gauche, Martine Aubry est la première femme citée parmi une liste de 10 personnalités, avec 38% des citations, et même 54% chez les sympathisants de gauche. « Martine Aubry l’emporte largement car elle a dirigé le Parti socialiste pendant 5 années, » analyse Nicolas Fert, chargé d’études au département Opinion du CSA, « François Hollande a pris soin de ne pas activer les guerres de clan pendant sa campagne et Martine Aubry s’est vite ralliée à lui après sa défaite aux primaires ». À noter que seulement 15% des sondés préfèrent Ségolène Royal en Premier ministre d’un gouvernement de gauche, « un score assez faible même si elle garde des traces de sa popularité chez les plus jeunes, les femmes et les catégories populaires qu’elle avait visés lors de la précédente élection, » selon Nicolas Fert. Élisabeth Guigou recueille pour sa part 8% des choix. Cette femme de gauche qui a exercé plusieurs mandats de ministre et fût très populaire est beaucoup moins médiatique aujourd’hui.
NKM, Rachida Dati, et MAM dans un mouchoir de poche
En cas de gouvernement de droite sous une nouvelle présidence de Nicolas Sarkozy, aucune personnalité n’écrase les autres en termes de choix pour une femme Premier ministre. Nathalie Kosciusko-Morizet et Rachida Dati arrivent en tête avec chacune 17% des citations, mais elles sont suivies de près par Michèle Alliot-Marie (15%), Valérie Pécresse (10%), Corinne Lepage (7%) et Roselyne Bachelot (6%). On notera donc le retour de Rachida Dati, qui malgré sa sortie du gouvernement datée de 2009, « reste une personnalité assez populaire auprès des jeunes et des catégories défavorisées, soit des personnes plus sensibles à la présence médiatique de telle ou telle personnalité» d’après Nicolas Fert. Le bon score de Michèle Alliot-Marie prouve qu’elle « reste un point de repère pour les sensibilités gaullistes de l’UMP, et qu’elle conserve son aura, elle qui a connu une longue expérience ministérielle, à des postes traditionnellement réservés aux hommes » (selon lui).
Enfin, on notera des « différences de perception plus importantes chez les personnalités de droite que chez celles de gauche » : si Martine Aubry semble rassembler massivement à gauche, à droite les clivages sont plus nombreux. Ainsi, Rachida Dati arrive nettement en tête chez les femmes et notamment les jeunes (48% des femmes de 18 à 24 ans la choisissent) tandis que Nathalie Kosciusko-Morizet est davantage citée par les hommes et les sympathisants de droite.
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