Une grande salle, des tapis au sol sur le parquet ciré, quelques affiches représentant des paysages zen et des écritures chinoises : vous êtes bien « Aux temps du corps », centre de culture chinoise situé au cœur de Paris. À peine le temps d’ôter vos chaussures et Ke Wen, la professeure de méditation, entre en chaussettes dans la salle, salue tout le monde de sa voix douce et vous invite à vous asseoir. Ça y est, votre premier cours de méditation va commencer, tenez-vous prête à faire le vide et à chouchouter votre esprit.
La séance débute par quelques mouvements de Qi Gong, destinés à apaiser votre corps et à vous détendre petit à petit. Étirements, respiration de plus en plus douce, mouvements lents : allongée ou assise, vous vous laissez aller et après quelques minutes vous êtes fin prête à vous concentrer pleinement.
« Imaginez un fil qui tire tout votre corps vers le haut, du bas de votre bassin au sommet de votre crâne », souffle Ke Wen. Assise en tailleur, vous fermez les yeux, pour vous fixer sur ce fil qui vous tire à la verticale – vous ne vous étiez plus tenue aussi droite depuis vos cours de danse classique à l’école primaire – puis vous régulez votre souffle et peu à peu oubliez l’extérieur : on fait le vide dans ses pensées, on se concentre sur… rien ! Exercice qui s'avère difficile, surtout quand vous commencez à lutter contre les crampes et quand vos genoux crient à l’arthrose précoce. Cela tient en effet de l'exploit quand on est souple comme un manche à balai de se concentrer alors que le corps entier semble faire des caprices, peu habitué à rester de longues minutes d’affilée assis en tailleur. Mais une fois les douleurs oubliées, (en trichant un peu on peut étirer ses jambes sans trop se faire remarquer) faites le vide dans votre tête et concentrez-vous sur votre souffle.
Alors, c’est la ronde des idées : avant de trouver le calme, quelques minutes se déroulent durant lesquelles les pensées quotidiennes viennent vous parasiter. Quel menu pour le dîner de ce soir ? Est-ce que le petit dernier a bien fait ses devoirs pour demain ? Comment allez-vous préparer cette réunion prévue en fin de semaine avec le big boss ? Face à ces intrusions mentales, votre concentration va peu à peu faire barrière et étonnamment, vous allez réussir à vous trouver face à vous-même.
« Vous allez petit à petit vous rendre compte de toute une vie intérieure que vous abritez et qui est cachée par la fatigue, le stress, le trop-plein d’émotion », a prévenu Ke Wen en début de séance. « Cet espace intérieur est comme une source, une force, que l’on trouve et sent dans notre corps et notre conscience ». Loin d’être un blabla zénifiant de gourou illuminé, après près d’une heure de méditation, vous commencez à approuver… Certaines sensations et certains mouvements ne se trouvent en effet que dans le calme, et leur découverte vous procure un sentiment d’autosatisfaction jouissif.
Quand Ke Wen sonne le gong final avec son « Chin » (nom de l’instrument émettant des vibrations qui facilitent la concentration), vous êtes un peu sonnée. Oui, une heure vient bel et bien de passer, qui vous a semblé à la fois très longue et très courte. Quelques mouvements pour réveiller votre corps, et vous êtes enfin de retour dans la vraie vie. Avec un je ne sais quoi en plus. C’est certainement ce que l’on appelle la sérénité.
Crédit photo : Photodisc
La méditation au quotidien
« Mindfullness » : mettez-vous en état de pleine conscience
Qi gong ou l’évacuation du stress made in china
Yoga ou Zumba ? Choisissez votre sport pour la rentrée !
Sport anti-stress : la sélection de la rédaction