Changer de poste sans changer d’entreprise, ça vous dit ? En ces temps de crise, se relancer sur le marché de l’emploi n’est pas forcément la meilleure solution. Surtout qu’aujourd’hui, les ressources humaines misent de plus en plus sur la mobilité interne pour dynamiser leurs équipes et éviter la fuite des talents. Un système gagnant-gagnant, à condition de l’aborder avec rigueur et organisation. Avant toute chose, sachez que le contexte est différent d’une société à l’autre. Certaines valorisent davantage la mobilité interne et ont mis en place des mécanismes spécifiques. D’autres sont plus réservées sur le sujet. Et dans ce cas, la tâche est plus complexe.
Tout comme on ne claque pas la porte d’un boulot sans avoir assuré ses arrières, on ne parle pas de son envie de changer de poste avant d’être sûr de son projet. Distinguons d’abord la mobilité verticale (monter dans la hiérarchie d’une même entreprise) de la mobilité horizontale. Dans cette seconde option, il s’agit de changer de métier. En clair, vous en avez assez de faire du recouvrement et sentez votre fibre commerciale prête à éclore, la reconversion est possible. Néanmoins, vous n’y gagnerez pas forcément financièrement.
Quoi qu’il en soit, la première étape consiste à avoir une vision claire de son projet professionnel. « On ne quitte pas un poste pour fuir quelque chose, votre projet doit avoir une dimension positive », prévient Véronique Del Frate, coach chez Babel Consulting. Concrètement, faites le bilan de votre carrière, mettez à plat vos objectifs professionnels et les moyens de les atteindre, tout en restant honnête vis à vis de vos compétences. Ce travail en amont est essentiel. Il doit être accompagné d’une étude de marché des postes susceptibles de vous correspondre au sein et à l’extérieur de l’entreprise.
Consultez le système de publication des offres internes mis en place par votre entreprise. Si ce service n’existe pas, renseignez-vous auprès des ressources humaines sur les postes disponibles. Mais en toute discrétion. En parallèle, discutez avec vos collègues et ne manquez aucun séminaire, pots ou déjeuners d’équipe où vous pourriez glaner quelques informations sur les opportunités côté recrutement. Le bouche à oreille joue énormément, ne l’oubliez pas. Ce travail va vous permettre de consolider votre projet et d’évaluer les possibilités qui s’offrent à vous.
C’est un fait. Cette entreprise, vous la connaissez par cœur puisque vous y travaillez depuis cinq ans. Mais pensez que la réciproque est aussi vraie. « Chacun porte une histoire et on est parfois, malgré nous, associé à une fonction. C’est cette image qu’il faut faire évoluer », souligne la coach. Ainsi, si vous voulez investir dans d'autres responsabilités, vous avez tout intérêt à adopter un comportement exemplaire. Communiquez positivement sur vos missions, développez votre réseau, restez cordiale et positive en toutes circonstances. Muriel, qui travaille depuis 12 ans dans une société éditrice de logiciels occupe aujourd’hui son troisième poste au sein de cette même entreprise. Un beau parcours qu’elle ne doit qu’à son courage et sa détermination. « La clé, c’est garder de bonnes relations avec tout le monde, conseille-t-elle. Car vous pouvez être amené à travailler demain avec des personnes avec qui aujourd’hui vous n’avez aucune interaction. »
Quand vous vous sentez prêt, prévenez votre hiérarchie. Il n’y a pas de moment idéal pour le faire. Seulement, informer trop tôt son supérieur peut être préjudiciable. Pensez aussi que ce changement de poste doit être accepté par votre n+1. L’avertir au dernier moment pourrait fort bien lui déplaire. « Il se peut que le supérieur ne soit pas d’accord. Qu’il rechigne à se séparer de ce bon élément », assure Véronique Del Frate.
Dernière étape, et non des moindres : décrocher le poste. Encore une fois tout dépend du contexte. La mobilité est valorisée dans votre boîte et vous postulez à une offre précise en accord avec votre supérieur. Tout est presque gagné d’avance. Deuxième option : vous voulez évoluer ou changer de poste et n’avez pas repéré de poste vacant. Bref l’entreprise ne vous attend pas. Dans ce cas, vous allez devoir redoubler de motivation. Affutez vos arguments, montrez de façon claire et précise ce que vous pouvez apporter. « Parlez de votre projet le plus simplement et évidemment possible afin de rassurer votre interlocuteur », prévient notre coach. Qui sait, votre démarche portera peut-être ses fruits.
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