« Optimiste et déterminée », c'est ainsi que se définit Johanna Rolland, tête de liste de rassemblement à gauche (PS, PCF, MRC, PRG et UDB) à Nantes. Adoubée par Jean-Marc Ayrault, maire de la ville entre 1989 et 2012, la socialiste de 34 ans a recueilli 34,5% des voix, dimanche 23 mars, lors du premier tour des élections municipales. Il y aura donc, pour la première fois depuis 1989, un second tour dans l'ancien fief du Premier ministre.
En ballotage favorable, elle devance la candidate UMP Laurence Garnier (24,16%) et la liste EELV de Pascale Chiron (14,55%). L'apport des voix écologistes - partis sans le PS dans ces municipales, une première depuis depuis l'entrée en fonction de Jean-Marc Ayrault à Nantes - devraient permettre à cette mère de deux enfants de devenir l'édile de la sixième ville de France.
Née à Nantes, cette fille d’une enseignante et d’un consultant, encore peu connue du grand public, a une réputation de « bosseuse ». Bac S, prépa littéraire, Science Po Lille et Master sur la démocratie locale. elle décroche en 2000 son premier poste dans la ville du Creusot (Saône-et-Loire). Sa mission : mettre en place un local de concertation dans un quartier en pleine réhabilitation. De retour à Nantes en 2004, elle devient l'attachée parlementaire du député-maire Ayrault.
Dès lors, son ascension va être fulgurante. Elue en 28e position sur la liste d'Ayrault en 2008, elle hérite de l'Education et de la Jeunesse. Elle fait son entrée au Conseil général de Loire-Atlantique en 2011. Un an plus tard, Jean-Marc Ayrault, appelé à Matignon, démissionne de la mairie. Il est remplacé par Patrick Rimbert. Johanna Rolland est propulsée première-adjointe. Celle que la presse surnomme « la dauphine » d'Ayrault s'ouvre alors une voie royale vers une candidature.
Sa vision de l'engagement public repose sur une plus grande ouverture du monde politique sur la société civile. L'élue entend instaurer « une gouvernance plus collective, plus partagée et plus diverse » et promet : « Si je suis élue maire de Nantes, je mettrai immédiatement fin à mon mandat de conseillère générale ». « Si l’on veut que les citoyens aillent voter, il faut rendre la politique plus concrète, plus palpable », poursuit celle pour qui la politique n’est pas une fin en soi, mais « la traduction d'un cap, des valeurs, des idées en actions quotidiennes pour faire changer la vie ».
Les résultats du 1er tour de l'élection municipale à Nantes